Mercredi soir, la Ville de Québec a présenté des modifications réglementaires sur les usages autorisés dans trois zones du boulevard Charest Ouest, lors de l'assemblée du conseil de quartier de Saint-Sauveur. Plusieurs citoyens participaient à cette consultation publique, dont plusieurs ont partagé leur scepticisme.
La Ville de Québec souhaite revitaliser l’ouest du boulevard Charest
Mercredi soir, la Ville de Québec a présenté des modifications réglementaires sur les usages autorisés dans trois zones du boulevard Charest Ouest, lors de l’assemblée du conseil de quartier de Saint-Sauveur. Plusieurs citoyens participaient à cette consultation publique, dont plusieurs ont partagé leur scepticisme.
Au centre communautaire Édouard-Lavergne, une trentaine de personnes étaient présentes à cette participation citoyenne. Toutefois, la plupart des membres du conseil d’administration étaient absents pour raisons familiales, selon le secrétaire.
La Ville de Québec explique que la revitalisation de Saint-Sauveur est l’objectif principal des modifications au zonage.
Pour la municipalité, la réglementation actuelle reste contraignante. Cette dernière favorise plutôt les industries lourdes et les commerces reliés à l’industrie automobile.
Trois zones concernées
Le secteur visé se concentre donc sur trois zones situées à l’entrée de la ville. Celles-ci sont situées principalement dans la section nord du boulevard Charest Ouest, entre la rue de Verdun et l’avenue Saint-Sacrement.
« Ce secteur est avant tout industriel et surtout dédié à l’automobile », rappelle Louis Mongrain, conseiller en urbanisme à la Ville de Québec.
Pour lui, le développement d’activités avec une plus grande présence humaine est envisagée pour les modifications d’aménagement.
« On souhaite retirer les usages reliés à des activités d’industrie lourde ou automobile. Notre volonté est de concentrer ces usages dans des zones spécifiques à vocation industrielle », indique-t-il.
Des avis tranchés
Des citoyens présents ont exposé plusieurs craintes.
Un résident est co-propriétaire avec son frère de deux terrains dans le secteur commercial et industriel dans l’une des zones. Il regrette notamment le manque de consultation sur le sujet en question.
« À notre surprise, nous n’avons jamais été consultés, ni même avisés des modifications proposées », témoigne-t-il.
« On est prêt à discuter avec la Ville. On est disponible n’importe quand. »
Le co-propriétaire de la Distillerie l’Arsenal évoque un manque de vision à propos de cette porte d’entrée de la Ville de Québec.
« Je suis interpellé à différents niveaux. Pour parler de confiance, il faut avoir une vision et je ne la vois pas », confie-t-il.
« Nous, on en a une. On veut que notre quartier continue à vivre. Il faut garder son esprit ouvert. Il y a un réel potentiel d’usage pour donner une diversité. C’est pas en disant “non” qu’on va pouvoir développer la Ville de Québec. »
« On n’est pas uniquement une distillerie, mais on aimerait devenir un axe touristique de la Ville aussi. Si on souhaite l’agrandir, on ne pourra plus ? «, s’inquiète-t-il.
Même son de cloche du côté du conseil de quartier
La possibilité de construire un centre de traitement de données de moins de 200 mètres carrés a également fait réagir.
Via une déclaration transmise à Monsaintsauveur, le conseil de quartier de Saint-Sauveur, admet être perplexe quant à l’éventuelle présence d’un data center.
« Cela va consommer beaucoup d’électricité pour le refroidissement. Les bâtiments génèrent de la chaleur et on commence à voir des projets à valeur ajoutée par l’utilisation de boucles thermiques », explique Myriam Nickner-Hudon, présidente du conseil d’administration.
Pour elle, il faut optimiser la consommation d’énergie, afin qu’elle profite à d’autres partenaires locaux, en suivant le modèle d’économie circulaire.
« Si on veut créer une bâtisse, la Ville doit mettre des conditions strictes pour que le projet bénéficiaire soit combiné avec la demande », souligne-t-elle.
D’après la présidente, plusieurs solutions sont concevables.
« On pourrait penser à une serre urbaine éventuellement comme source d’énergie pour alimenter un éventuel nouveau faubourg sur les terrains de la 4ue Verdun », suggère-t-elle.
« Un exemple intéressant est le Centre de glaces [Intact Assurance, dans Sainte-Foy]. Celui-ci alimente les logements sociaux voisins en énergie. »
« Le chauffage et la climatisation sont gourmandes en électricité. Donc, récupérer la vapeur ferait économiser et réduire sa consommation », ajoute-t-elle.
Enfin, un autre citoyen perçoit un paradoxe à travers un centre de données.
« La Ville veut stimuler l’activité humaine. Certes, c’est positif, mais un centre de données est tout ce qu’il y a d’inhumain. Ça prend des jobs. C’est contradictoire », constate-t-il.
« Ce centre de données est permis, puisqu’il rentre dans l’usage industriel avec la haute technologie. En le limitant à 200 mètres carrés, on éloigne la création de firmes de serveurs, sans activité humaine. On cherche à éviter que ça prenne trop d’énergie aussi », estime Monsieur Mongrain.
Une consultation écrite est en cours jusqu’au 22 novembre. Le rapport de consultation devrait être disponible d’ici décembre 2023. L’entrée en vigueur est prévue pour janvier 2024.
En raison de l’absence de plusieurs membres du conseil de quartier, les échéances risquent d’être revues.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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