Près de 70 personnes étaient réunies jeudi en début de soirée sur la rue Saint-Vallier Ouest, afin de rappeler leur opposition au projet de réaménagement de l'artère principale du quartier Saint-Sauveur. Le principal point d'achoppement demeure la redistribution des parcours d'autobus sur les rues environnantes.
La mobilisation contre le sens unique sur Saint-Vallier se poursuit
Près de 70 personnes étaient réunies jeudi en début de soirée sur la rue Saint-Vallier Ouest, afin de rappeler leur opposition au projet de réaménagement de l’artère principale du quartier Saint-Sauveur. Le principal point d’achoppement demeure la redistribution des parcours d’autobus sur les rues environnantes.
Malgré la température fraîche de février, plusieurs personnes résidentes du quartier Saint-Sauveur ont tenu à marcher la distance séparant la rue Saint-Germain et la rue Bagot. Tous ces gens souhaitaient réitérer à l’administration Marchand et au conseiller du secteur, Pierre-Luc Lachance, que le projet de réaménagement de la rue Saint-Vallier Ouest, officiellement présenté en décembre, ne convenait pas.
L’irritant principal pour les citoyens présents, ainsi que pour différents organismes, repose dans le fait que les arrêts d’autobus en direction est devront être déplacés sur les rues avoisinantes, davantage résidentielles.
«Il est tout à fait inacceptable que la population n’ait pas été consultée sur un changement aussi majeur que la transformation d’une artère principale en sens unique. Saint-Vallier Ouest constitue la meilleure rue pour accueillir des autobus », soulignait, face à la foule, Cyane Topalovic-Tremblay, du Comité citoyen-nes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS).
«Nous sommes bien entendu pour des efforts supplémentaires et soutenus en verdissement, mais en aucun cas, ceux-ci ne doivent se faire au détriment des autres droits, comme le droit à la mobilité et le droit à l’égalité d’accès aux biens et services», a-t-elle ajouté.
Comme d’autres organismes, le CCCQSS demande à la Ville de Québec de retourner à la table à dessin pour proposer un meilleur projet, qui ne transformerait pas l’artère en sens unique.
Pour un projet plus inclusif
Les opposants au projet déplorent que le plan de réaménagement de la rue Saint-Vallier Ouest ait été concocté en excluant les personnes les plus vulnérables, qui n’auraient pas eu l’occasion d’exprimer leur opinion sur le sujet.
«Oui, les photos seront belles après. Mais ce qu’elles cacheront, c’est toutes les personnes qui auront été exclues, qui seront un peu plus isolées, parce qu’on leur aura enlevé le service de transport en commun dont elles dépendent pour se déplacer au quotidien », déplore Pierre-Yves Chopin, de Vivre en ville.
«Le message qu’on porte, ce n’est pas un message contre le verdissement, mais c’est bien un message pour un projet inclusif, pour un projet qui ne laisse personne derrière.»
M. Chopin appelle d’ailleurs à poursuivre la mobilisation, même si les travaux doivent s’amorcer dès 2024 et se poursuivre pendant trois ans.
«Quand la “pépine” n’est pas dans la rue, le projet n’est pas encore fait », a-t-il imagé.
Le son de cloche est semblable du côté d’Accès transports viables. La directrice de l’organisme, Marie-Soleil Gagné, ajoute que d’autres secteurs, comme la rue Marie-de-l’Incarnation, la rue de l’Aqueduc et le boulevard Charest sont déjà des artères particulièrement accidentogènes, qui devraient davantage bénéficier de travaux de planification urbaine.
«On reconnaît que la Ville veut améliorer le secteur à travers le verdissement, l’élargissement des trottoirs. C’est super intéressant, mais encore une fois, on se questionne. Est-ce que les résidentes et résidents ont été véritablement écouté.e.s? On est inquiet de la circulation de transit qui va arriver sur des Oblats. Il y a des CPE, il y a une école. Ce sont quand même les usagers et les usagères les plus vulnérables. Pourquoi on ne s’en préoccupe pas?», s’interroge Mme Gagné.
Inquiétudes citoyennes
Deux citoyennes et militantes impliquées dans le quartier Saint-Sauveur ont pris la parole à la fin de la manifestation.
Johanne, usagère du Service de transport adapté de la Capitale, craint qu’il sera beaucoup plus difficile pour aller d’aller faire son bénévolat au Centre des femmes de la Basse-Ville.
«On est beaucoup dans Saint-Sauveur qui utilisons le transport adapté, on me le répète souvent. Il faudrait qu’on puisse garder ce choix-là », souhaite-t-elle.
De son côté, Monique Toutant s’implique dans de nombreux organismes. Elle estime que la situation est actuellement plus sécuritaire pour ses déplacements, puisque tous ses arrêts d’autobus sont rapprochés.
« Je demande à la Ville et je demande à M. Pierre-Luc Lachance de repenser à son affaire et qu’il enlève ça juste une voie pour la rue Saint-Vallier, parce que ça n’a pas de bon sens », a conclu Mme Toutant.
Lors de la présentation du projet en décembre, plusieurs commerçants ont également signifié leur opposition au projet. Quelques citoyens avaient quand même démontré leur appui, tout comme le conseil d’administration du conseil de quartier de Saint-Sauveur.
Cet article bénéficie du soutien de l‘Initiative de journalisme local, financée par le Gouvernement du Canada.
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301, rue de Carillon, Québec (Québec), G1K 5B3
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