Le conseil de quartier de Saint-Sauveur se penchait mercredi soir sur la pertinence d'une nouvelle zone de stationnement au nord du boulevard Charest. Les véhicules stationnés dans le secteur n'auront finalement pas à se procurer une nouvelle vignette.
Pas de nouvelle zone de stationnement au nord du boulevard Charest
Le conseil de quartier de Saint-Sauveur se penchait mercredi soir sur la pertinence d’une nouvelle zone de stationnement au nord du boulevard Charest. Les véhicules stationnés dans le secteur n’auront finalement pas à se procurer une nouvelle vignette.
Lors de cette assemblée du conseil de quartier Saint-Sauveur, la Ville de Québec présentait les constats d’une analyse du stationnement sur rue effectuée dans les derniers mois. À l’automne 2022, la Ville évaluait la possibilité d’imposer une nouvelle zone de stationnement avec vignettes au nord du boulevard Charest, comme le soulignait alors Le Soleil.
Le stationnement sur rue englobe de nombreux enjeux : accès lors des opérations de déneigement, bornes de recharge électrique ou espace accordé pour le service Communauto.
Plusieurs habitants présents à ce conseil de quartier ont partagé aussi leurs préoccupations sur le stationnement.
« La problématique de stationnement est énorme aujourd’hui. Elle n’existait pas il y a 15 ans. Elle a été créée par la Ville », témoigne un résident de Saint-Sauveur.
La zone 16 de stationnement, située au sud du boulevard Charest, date de 2012. Les gens de ce secteur de Saint-Sauveur doivent se procurer une vignette. À l’époque, les personnes partageaient une inquiétude globale.
« Si on implantait une zone du côté sud du boulevard Charest, tous les véhicules vont-ils s’en aller du côté nord ? Si cela se produit, une analyse sera faite pour trouver des solutions à ce moment-là », précise Serge Bety, du Service du transport et de la mobilité intelligente à la Ville de Québec.
Les discussions remontent à 2018 sur l’analyse des conditions de stationnement. L’objectif ? Observer l’impact qu’aurait pu avoir la zone 16 sur le secteur nord du boulevard Charest.
Plusieurs constats observés
Le relevé de stationnement effectué par la Ville et utilisé dans son analyse date d’avant la pandémie. Celui-ci a été fait sur un jour de semaine à 6h, à 9h, 12h, 15h et 21h, mais il reste pertinent encore aujourd’hui, estime M. Bety.
« Avant la crise sanitaire, plus de gens venaient travailler en ville. Maintenant avec le télétravail, plus de personnes restent à la maison », indique-t-il.
« L’analyse de toutes ces données ne permet pas de conclure que les espaces de stationnements de rue sont envahis par des non-résidents », affirme Serge Bety.
Le taux d’occupation est un facteur explicatif.
« Les taux d’occupation du stationnement sont majoritairement plus élevés à 6 heures du matin et 21 heures. Ils sont presque tous identiques. Statistiquement, des résidents en grande partie stationnent dans la rue. Ce ne sont pas des travailleurs, ni des étudiants à ces deux heures-là », avance M. Bety.
La Ville de Québec ajoute que, pour protéger le mieux possible les citoyens, il existe plus de demandes de vignettes que de cases disponibles.
« Quand le taux d’occupation atteint près de 90%, cela commence à être problématique. Il reste une place de stationnement sur dix », souligne le technicien Serge Bety.
D’après lui, si le taux d’occupation avait été de 48% à 6h, 80% dans les autres heures et s’il était ensuite redescendu à 48% à 21h, on aurait pu constater que c’était occupé par des travailleurs.
Dans ce cas, l’installation d’une nouvelle zone de stationnement aurait davantage aidé le résident à se trouver une place.
Une nouvelle zone de stationnement non recommandée
Un espace de stationnement sur trois est encore disponible dans tout le secteur.
L’analyse de Serge Bety ne recommande donc pas la création d’une nouvelle zone de stationnement au nord du boulevard Charest.
« Il y a plus d’impacts négatifs que positifs en réglementant avec les vignettes pour résidents », observe-t-il.
Pour expliquer sa position, l’expert du Service du transport et de mobilité intelligente ajoute que la population vieillissante pourrait être pénalisée par ce changement. Il mentionne la difficulté à maintenir des soins à domicile.
« Si quelqu’un […] veut aller soigner quelqu’un. Puis, on réclame 60 minutes, de 9h à 17h ou de 9h à 21h. L’infirmière ou l’infirmier va avoir 60 minutes pour aller déplacer son véhicule. C’est un impact aussi », explique-t-il.
Les désavantages touchent aussi les visiteurs.
Certaines écoles du quartier n’ont pas de stationnement, d’après Serge Bety. « C’est problématique pour les enseignants remplaçants. Souvent, ils refusent le poste en raison de l’absence de places de stationnement. »
Selon le conseiller municipal Pierre-Luc Lachance, il y a plus de demandes de vignettes que de cases disponibles.
« Le projet de règlement, voté cette semaine, interdit aux futurs projets de 25 logements et plus d’avoir l’accès à des vignettes de stationnement. Avant, il n’existait pas de limitations du nombre de vignettes par logement. Quelqu’un pouvait acheter quatre vignettes pour son logement. On essaye de ramener un équilibre, pour que les stationnements des logements existant soient mieux protégés », développe-t-il.
Le conseiller municipal de Saint-Roch-Saint-Sauveur rappelle que Ville prévoit un budget de 5 M$ pour la construction d’un stationnement souterrain à l’intersection de la rue Carillon et de la rue Saint-Vallier Ouest, où seront construits des logements sociaux. Cela représenterait 55 cases supplémentaires.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
Lire aussi :
Du logement social sur le stationnement de la rue de Carillon
Pour en savoir plus ...
390, rue Arago Ouest, Québec (Québec), G1K 2J3
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