Ursule à bascule : un premier album jeunesse pour Carmen Duplain

Alors que la journée «Le 12 août, j'achète un livre québécois» approche à grands pas, vous cherchez peut-être une idée pour vous ou vos enfants. Carmen Duplain, enseignante et résidente du quartier Saint-Sauveur, vous propose son album jeunesse Ursule à bascule, agrémenté des illustrations d'Alexa Perchemal.

<em>Ursule à bascule</em> : un premier album jeunesse pour Carmen Duplain | 8 août 2024 | Article par Simon Bélanger

Le livre Ursule à bascule, de Carmen Duplain, est disponible en librairie depuis le 5 août dernier.

Crédit photo: Courtoisie Carmen Duplain

Alors que la journée «Le 12 août, j’achète un livre québécois» approche à grands pas, vous cherchez peut-être une idée pour vous ou vos enfants. Carmen Duplain, enseignante et résidente du quartier Saint-Sauveur, vous propose son album jeunesse Ursule à bascule, agrémenté des illustrations d’Alexa Perchemal.

Celle que les enfants de l‘école Marguerite-Bourgeoys connaissent aussi sous le nom de Mme Carmen vient tout juste de publier son tout premier album jeunesse. La dernière année scolaire correspondait à la première année de retraite de l’enseignement. En plus de continuer à faire de la suppléance, elle a aussi eu l’heureuse surprise de savoir que son projet d’album avait été retenu.

«C’est ma fille qui l’a soumis à un comité de lecture. […] Je remettais toujours ça. Il a été accepté, tout simplement, à la maison d’édition Dent-de-lion. Ce n’est pas quelque chose que j’avais prémédité», explique Carmen Duplain en entrevue avec Monsaintsauveur.

Ses récits avaient déjà été publiés à deux reprises dans des ouvrages collectifs, réalisés dans le cadre du Marathon d’écriture de Québec. C’était cependant la première fois qu’elle plongeait dans la littérature jeunesse. En revanche, son travail d’enseignante, qui requiert énormément de créativité, la menait à écrire et conter des histoires à ses élèves.

Consoler Ursule

Dans l’album, Ursule est une petite fille littéralement inconsolable. Elle est née en pleurant, des pleurs tellement intenses que tout son entourage est en panique, que ce soit le voisinage ou les animaux. Ses parents ont découvert que la seule façon de consoler Ursule, c’est en la berçant. Ce mouvement doit être ininterrompu pour ne pas replonger la fillette dans le malheur.

«[Ses parents] ont inventé un monde qui berce. Elle ne pouvait pas pleurer dans ce monde», illustre Mme Duplain.

Graduellement, les parents d’Ursule devront déployer des trésors d’inventivité et d’imagination pour continuer de bercer Ursule, qui souhaite explorer le monde autour d’elle. La maison devient notamment une maison-balançoire et une machine qui berce lui permet de sortir se promener dans le voisinage.

«C’est à l’école qu’elle va trouver une source de réconfort, quelque chose qui l’aidait à se calmer elle-même», révèle l’autrice.

Les parents d’Ursule ne réussissent à consoler leur fille qu’en la berçant.
Crédit photo: Courtoisie Carmen Duplain

Aborder autrement l’anxiété

Carmen Duplain a pu le constater, l’anxiété est bien présente chez plusieurs enfants, qui s’inquiètent notamment pour l’avenir de la planète. Comme les parents de son récit, elle souhaite également tout ce qu’il y a de mieux dans la vie de ses enfants. Toutes ces réalités ont alimenté sa fibre créative dans l’élaboration d’Ursule à bascule.

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L’enseignante et écrivaine souhaitait plutôt »ramener les enfants dans l’innocence et dans une confiance en la vie, en ce qui nous entoure, en ce qui est vivant, en tout ce qui nous emmène plus haut».

Carmen Duplain estime que l’album, dont le lectorat cible commence à six ans, trouvera aussi écho chez les adultes. Elle souligne qu’elle n’a pas du tout utilisé un «langage plus enfantin» ou «un vocabulaire plus simplifié».

De leur côté, les enfants devraient apprécier «l’inventivité» et «l’extravagance» des parents d’Ursule, mais aussi le courage du personnage-titre, qui continue d’aller de l’avant.

Carmen Duplain croit aussi que la poésie des mots plaira beaucoup aux plus jeunes.

Illustrations

Pour illustrer Ursule à bascule, la maison d’édition Dent-de-lion propose à Carmen Duplain de faire équipe avec Alexa Perchemal, basée à Montréal. Celle-ci n’avait jamais illustré d’album jeunesse auparavant.

«Elle a voulu embarquer dans l’expérience. J’espère qu’elle va faire long feu dans l’illustration jeunesse», souhaite Carmen Duplain.

Elle décrit les illustrations de sa collègue comme «magnifiques» et «colorées», même si Alexa Perchemal n’utilise que deux variantes de couleurs. Aussi, elle retrouve un caractère «un peu brouillon» dans les dessins, qui rappelle ce que les enfants font, tout en cherchant «à faire u beau».

«Il y a plein de coups de crayon un peu fous, un peu disparates. Ça amène le mouvement dans les illustrations», s’enthousiasme la résidente du quartier Saint-Sauveur.

Parent non-binaire

Carmen Duplain l’avoue d’emblée, elle n’avait pas elle-même décidé qu’un des parents s’identifierait comme une personne non-binaire. Elle a plutôt apporté ce changement suite à une proposition de la maison d’édition, ce qu’elle a accepté sans problème.

«Étant donné que la direction éditoriale des Éditions Dent-de-lion veut beaucoup faire place à cette ouverture, on m’a demandé si j’acceptais d’ouvrir à la présence de non-binarité. L’idée est que ce soit présent dans la littérature jeunesse, pour que les enfants qui ont un parent non-binaire ou qui s’identifient non-binaires aient autant le droit d’exister dans les livres. […] Que ce ne soit pas juste dans des débats entres des adultes qui se fâchent», précise l’autrice.

Carmen Duplain reconnaît aussi avoir côtoyé cette réalité-là chez des élèves à l’école, même si elle est peu représentée dans la littérature jeunesse.

Carmen Duplain habite le quartier Saint-Sauveur, où elle a enseigné pendant 25 ans à l’école Marguerite-Bourgeoys.
Crédit photo: Courtoisie Carmen Duplain

De l’enseignement à l’écriture

Carmen Duplain estime que l’enseignement est un «métier d’allumeur ou d’allumeuse».

«On essaie d’amener les enfants vers des sujets, vers des domaines qui parfois, leur sont inconnus. C’est super agréable et je trouve que la […] littérature jeunesse fait ça beaucoup», soutient Mme Duplain.

Elle espère maintenant que cette expérience dans l’album jeunesse ne soit pas la seule, car elle aimerait bien poursuivre dans cette direction.

D’ici là, elle ira à la rencontre du public le 21 août prochain, dans le cadre d’un lancement officiel, qui aura lieu à la Maison de la littérature. L’événement débute à 15h. Il réunira l’autrice, l’illustratrice et l’éditrice.

Vous pouvez vérifier la disponibilité d’Ursule à bascule dans votre librairie de quartier avec l’outil de recherche du site Les libraires.

Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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