De février jusqu'en mars, l'exposition Vu de chez moi est à découvrir dans plusieurs lieux de Saint-Sauveur. Les locataires des habitations Bigaouette ont participé à la réalisation du projet pilote. L'objectif principal est de sensibiliser aux réalités des personnes en logement social, mais aussi de créer de la solidarité.
Une exposition pour sensibiliser au logement social
De février jusqu’en mars, l’exposition Vu de chez moi est à découvrir dans plusieurs lieux de Saint-Sauveur. Les locataires des habitations Bigaouette ont participé à la réalisation du projet pilote. L’objectif principal est de sensibiliser aux réalités des personnes en logement social, mais aussi de créer de la solidarité.
L’exposition « Vu de chez moi » s’étend du mardi 6 février jusqu’au 10 mars.
La Concertation Saint-Sauveur et Commun’action 0-5 ont mené ce projet pilote et en collaboration avec la Maison des enfants de Saint-Roch.
« Ce projet pilote a dépassé nos attentes en termes de participation aux rencontres et de réalisations. Cela montre l’importance d’être créatifs dans nos propres interventions », annonce Gabrielle Doucet- Simard, coordonnatrice du chantier mixité sociale et gentrification.
L’exposition rencontre plusieurs objectifs.
« Vu de chez moi vise à créer de la solidarité entre les locataires du milieu autour des conditions de logement », déclare-t-elle.
« C’est une façon de sensibiliser aussi la communauté du quartier, les citoyens, les organismes et les élus municipaux aux réalités des personnes qui vivent en logement social. »
Les citoyens pourront voir les créations dans trois lieux du quartier, comme le Philtre Café, la vitrine de Mlle Verret et la vitrine d’Atout-Lire.
Un travail participatif par étapes
Au total, cinq rencontres ont eu lieu pour construire le projet à travers plusieurs étapes.
« On a fait de la cartographie sociale avec les adultes et les enfants pour que chacun puisse s’exprimer sur ses perceptions du quartier », explique Mme Doucet-Simard.
Autrement dit, cela correspond aux endroits où l’on se sent bien, où on éprouve de la frustration, des questionnements ou encore de la peur.
« On a aussi réalisé de l’exploration photo à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. Le but revenait à documenter leur expérience d’habitation et d’imaginer autrement leur environnement », détaille-t-elle.
Selon ses propos, les participants ont pu laisser aller leur créativité, afin de faire parler les photos par le dessin, le collage et les mots.
Déjà plusieurs constats
Pour les organisateurs, le projet a été une occasion de sortir des problèmes du quotidien et de créer ensemble autour d’un projet commun.
« On a souvent entendu “ça fait changement” lors des rencontres », relève Mme Doucet-Simard.
« Les adultes, mais aussi les enfants, nous ont appris beaucoup de choses sur le secteur avec l’exercice de cartographie sociale. On mériterait de les écouter davantage », ajoute-t-elle.
La conception de Vu de chez moi est une mine d’or en termes d’idées.
« Les locataires ont vraiment beaucoup d’idées pour améliorer leur milieu immédiat, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui est sous-utilisé. Il s’agit de jardins collectifs, de balançoires, de plates-bandes pour fleurir, de barbecues ou de rangement pour les poussettes, par exemple », décrit-elle.
Il est important de rappeler que le quartier Saint-Sauveur se transforme rapidement.
« Dans le processus de gentrification, il faut […] penser à protéger le parc locatif privé et éviter que les locataires déménagent par dépit dans d’autres quartiers », souligne-t-elle.
« Il faut aussi s’assurer que les personnes moins nanties puissent […] profiter pleinement de leur quartier. »
À l’avenir, ce même type de projet pourrait se perpétuer dans d’autres HLM du quartier, en l’ajustant à la réalité de chaque milieu, selon elle.
« Il faut voir davantage ces personnes et s’ouvrir à ce qu’elles ont à dire. C’est ce qu’on veut faire avec Vu de chez moi », résume Gabrielle Doucet-Simard.
Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.
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