Tarification sociale du transport en commun : le laissez-passer mensuel à 50 piasses dès le 1er juillet

À compter du 1er juillet, les personnes et les familles sous le seuil de faible revenu, ainsi que les usagers du Service de transport adapté de la capitale (STAC) paieront 50$ pour un laissez-passer mensuel et 2$ pour un billet au passage du Réseau de transport de la Capitale (RTC) ou du STAC.

Tarification sociale du transport en commun : le laissez-passer mensuel à 50 <em>piasses</em> dès le 1er juillet | 2 mai 2024 | Article par Thomas Verret

Crédit photo: Thomas Verret

À compter du 1er juillet, les personnes et les familles sous le seuil de faible revenu, ainsi que les usagers du Service de transport adapté de la capitale (STAC) paieront 50$ pour un laissez-passer mensuel et 2$ pour un billet au passage du Réseau de transport de la Capitale (RTC) ou du STAC.

Avec ces coûts plus bas annoncés jeudi, la Ville de Québec souhaite que l’achat des titres d’autobus pose moins un défi d’accessibilité aux gens à faible revenu. La baisse est de 13$ pour un laissez-passer mensuel et de 25¢ pour le tarif général, valide pour un seul passage, versus les rabais initiaux du programme Équimobilité, qui étaient respectivement de 60$ et 2,25$.

Le coût du laissez-passer mensuel constitue le rabais le plus important, alors que le coût régulier, lui, passera de 94,50$ à 97,25$, à partir du 1er juillet, une augmentation de 2,75$ dévoilée mercredi (hier) par le RTC, ses dirigeants qualifiant la hausse moyenne des tarifs de 3% de « raisonnable ».

« C’est presque [le 50$] une réduction de 50%, on parle d’une réduction de 48,5 % », a précisé de son côté le maire de Québec, Bruno Marchand, en conférence de presse ce matin à l’hôtel de ville.

Son administration bonifie donc le programme Équimobilité sous forme de tarifs fixes, plutôt que d’un pourcentage (33%), comme c’est le cas depuis l’implantation de cette mesure, en avril 2023. Ces tarifs seront d’ailleurs maintenus pour une période de deux ans, soit jusqu’au 30 juin 2026.

« C’est plus clair comme ça, c’est plus attractif, c’est plus prévisible aussi », a avancé pour sa part la responsable de la tarification sociale au comité exécutif, Maude Mercier-Larouche.

« Quand on dit une passe à 50 piasses, c’est clair, c’est simple. Le billet [de passage] coûte 2$. C’est facile à retenir. (…) Ça nous permet de passer un message, de cette façon-là, qui est susceptible d’être mieux entendu », soutient l’élue municipale, également présidente du RTC.

« Quand on sait qu’il peut être difficile parfois, avec des finances restreintes, de faire un budget, bien d’avoir de la prévisibilité et de savoir que ça va nous coûter 50$ [par mois] pendant deux ans, (…) ça, c’est quelque chose de précieux. »

Lutte contre les inégalités sociales

Aux yeux de l’administration municipale, une communauté inclusive « accepte de partager les richesses », « d’offrir des chances à des gens qui en ont moins », « à travers la gestion du bien commun », un « filet social », des programmes. En créant de l’équité, de l’égalité, la Ville « prend soin de tout son monde », afin que ces personnes à plus faible revenu puissent se déplacer, participer à la vie sociale, contribuer à la collectivité, toujours aux dires de M. Marchand.

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« Cette annonce aujourd’hui va totalement dans le sens de mes convictions les plus profondes et celles de beaucoup de gens », a déclaré le premier magistrat de Québec.

Un travail de collaboration

Un comité-conseil formé de représentants du milieu communautaire, du RTC et de la Ville ont collaboré à l’élaboration de ces mesures.

La directrice générale d’Accès transports viables, Marie-Soleil Gagné, a quant à elle rappelé que l’autobus demeure le seul moyen de transport de bien des gens à Québec, dont « les aînés, les personnes en situation de pauvreté, les mères monoparentales, les jeunes ou les étudiants », qui ne possèdent pas de voiture.

« Et à Québec, ça fait beaucoup de personnes. »

Mme Gagné a affirmé en outre que le droit à la mobilité, cette capacité de se déplacer, est « essentielle » et « vient conditionner l’exercice de pleins d’autres droits ».

« La tarification sociale basée sur le revenu est une solution incontournable pour rendre les transports collectifs plus accessibles et abordables pour les personnes à faible revenu », a dit la DG d’Accès transports viables.

La directrice du Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région 03 a finalement livré un vibrant plaidoyer en faveur de ce rabais tarifaire de 48$ par mois, auquel 33 000 personnes sont admissibles.

« Il faut les rejoindre », a insisté Véronique Vézina.

Dans une ville où se déplacer à pied s’avère compliqué pour de nombreuses personnes handicapées ou à mobilité réduite, cette dernière estime qu’il faut étendre le programme Équimobilité à d’autres modes de déplacements, comme l’auto-partage ou au service de vélopartage à assistance électrique, par exemple.

« J’aimerais ça moi, voir dans les raques d’àVélo quelques vélos tandem, des tricycles, pour les gens qui ont des problèmes d’équilibre, je pense que ça serait des belles avenues à regarder. »

« Lutter pour une meilleure distribution de la richesse qu’est la mobilité, pour nous, ça, c’est du vrai développement durable. Pour les personnes en situation de pauvreté ou d’exclusion, c’est un mur », a exposé Mme Vézina, « un peu émotive ».

« [Le programme], Équimobilité, c’est une brique, on enlève une brique au mur », a-t-elle imagé.

Les détails du programme Équimobilité se trouvent sur le site de la Ville. Le coût de ces nouveaux rabais est de 1,1 M$, pour un grand total de 1,8 M$ pour l’année 2024, et 2,7M$ en 2025. Au 31 mars, plus de 8 400 personnes bénéficiaient de la tarification sociale du transport en commun.

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