La résilience à travers la musique

Ayant grandi dans le quartier Montcalm, l'artiste Sophie Williams vit maintenant dans Saint-Sauveur. Atteinte d'un cancer métastatique après un cancer du sein, la chanteuse a sorti en 2023 un deuxième album La saison du désordre. Cette dernière retrace son parcours, comme une ode à la vie.

La résilience à travers la musique | 22 mai 2024 | Article par Anne Charlotte Gillain

Autrefois enseignante dans les écoles Anne-Hébert et Saint-Fidèle, l'artiste Sophie Williams en est à son deuxième album avec « La saison du désordre ».

Crédit photo: Courtoisie Christyna Mérette

Ayant grandi dans le quartier Montcalm, l’artiste Sophie Williams vit maintenant dans Saint-Sauveur. Atteinte d’un cancer métastatique après un cancer du sein, la chanteuse a sorti en 2023 un deuxième album La saison du désordre. Cette dernière retrace son parcours, comme une ode à la vie.

« J’ai été enseignante à l’école Anne-Hébert et l’école Saint-Fidèle, mais j’ai toujours fait de la musique à côté et parfois presque à temps plein », souffle Sophie Williams en souriant.

Diplômée de l’École nationale de la chanson Granby, elle continue à enseigner, à faire de la musique et à suivre des formations, dont à l’Ampli de Québec.

« J’ai rencontré Tire le coyote dans une formation à l’Ampli. Il n’était pas encore très connu à ce moment-là et il avait sorti son deuxième album Mitan. J’ai beaucoup aimé sa façon d’écrire et je l’ai approché pour voir s’il ne pouvait pas fignoler mes chansons pour mon premier album », explique-t-elle.

La musique d’abord, malgré la maladie

« En 2019-2020, j’ai décidé de prendre une année sabbatique de l’enseignement, afin de lancer mon premier album Motel à l’automne », raconte Sophie Williams.

Des spectacles étaient planifiés au printemps et en été, mais tout ne s’est pas passé comme prévu.

« J’avais pris cette année pour prendre soin de moi et je préparais mon spectacle. En même temps que la pandémie, un cancer du sein est arrivé. Entre 2020-2021, j’étais en maladie », confie Madame Williams.

Malgré la maladie et les traitements, l’appel à la musique et à l’écriture est plus fort que tout.

« Traverser un cancer est extrêmement difficile, mais j’avais déjà des nouvelles chansons composées. J’étais aussi dans l’urgence de faire un deuxième album et j’ai commencé à écrire. »

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« Avec cette nouvelle-là, ma vie s’est complètement écroulée. J’étais mise face à la mort, mais comme je suis une artiste, j’étais très inspirée par ce que je vivais. »

Pour elle, la musique a un pouvoir à part.

« Je suis beaucoup une fille de paroles. Mes textes ont une grande importance, mais la musique vient souvent exprimer quelque chose que les paroles ne peuvent pas faire. C’est quelque chose de très intuitif, de moins cérébral que des paroles », affirme-t-elle.

« La saison du désordre » comme deuxième album

Pendant la pandémie, Sophie Williams a aussi commencé à rédiger des chroniques de résilience.

« En fait, j’ai commencé à faire un deuxième album et à écrire un récit entre 2020-2021. Les deux s’appellent La saison du désordre », mentionne-t-elle.

« Même si on a un cancer, c’est une épreuve, mais on continue de vivre quand même. J’ai beaucoup utilisé la musique et l’écriture pour m’aider à traverser ce que je vivais. »

En 2021-2022, la chanteuse reprend une autre année sabbatique de l’enseignement, après cette année de maladie.

Ben Shampouing a réalisé l’album La saison du désordre (dont Motel aussi) avec les paroles et la musique de Sophie Williams.

Par exemple, la chanson La bête raconte son vécu.

Tire le coyote fait partie à nouveau de l’aventure, notamment pour la révision des textes et la rédaction de la préface du récit.

Une récidive en 2022

« Durant l’été 2022, j’ai commencé à avoir des problèmes aves la mémoire et les mots », raconte Madame Williams.

Le 23 septembre 2022, les médecins annoncent une récidive et lui découvrent « deux immenses métastases au niveau du cerveau, du langage, de la mémoire et de la motricité ».

« Quand on a un cancer, il y a deux chose qu’on ne veut pas entendre : stade 4 et métastases, parce que ça signifie que c’est incurable », témoigne l’artiste Sophie Williams.

« À partir de là, les choses se sont enchaînées très rapidement. Après avoir analysé mon cas, une neurologue m’a dit que si on ne fait rien, il vous reste trois mois à vivre », décrit-elle.

Soit, la radiothérapie permettrait de gagner six mois. Soit, l’opération au cerveau était une autre possibilité.

« Donc, j’ai été opérée et le médecin a réussi à enlever toutes les métastases. Mon cancer du sein est allé au niveau du cerveau », souligne-t-elle.

« Le médicament fonctionne sur une femme sur deux. Sur moi, ça marche. J’a un traitement ciblé pour le cerveau et de la chimiothérapie orale pour le reste de mon corps afin de contrôler la progression de la maladie. »

« Continuez… »

« Aujourd’hui, j’embrasse la vie complètement. Je fais ce que j’aime le plus au monde : la musique », estime-t-elle.

En 2023, l’artiste lance son album et son récit La saison du désordre à Montréal et à Québec. Une deuxième édition du récit revient sur la récidive.

Cet automne, l’artiste espère pouvoir se produire sur scène dans la Ville de Québec.

« De toutes les difficultés dans nos vies, on a quelque chose à apprendre. C’est à travers les épreuves qu’on grandit et qu’on devient encore plus humains et plus ouverts. Ça m’a apporté beaucoup de résilience. Le fait de côtoyer la mort m’a amené vers la vie. L’art et l’amour sont devenus extrêmement importants », résume Sophie Williams.

Pour suivre le parcours de Sophie Williams, d’autres informations se trouvent sur le site web de l’artiste

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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