<em>Parentèle</em> : un balado sur la famille faite autrement | 20 avril 2023 | Article par Suzie Genest

Kathleen Laurin-Mc Carthy et Maude Boutin St-Pierre

Crédit photo: Suzie Genest

Parentèle : un balado sur la famille faite autrement

Le collectif Vénus à vélo lançait lundi soir au Saint-Suave le balado Parentèle - en quête d’une famille qui nous ressemble. Ce que vivent Maude Boutin St-Pierre et Kathleen Laurin-Mc Carthy a inspiré ce docuthéâtre audio qui explore des chemins peu fréquentés de la parentalité.

Au sein de Vénus à vélo, collectif féministe pluridisciplinaire fondé en 2019, Maude Boutin St-Pierre évolue avec Marianne Lebel, Marilou Bois et Rosalie Cournoyer. On leur doit entre autres des pièces présentées à Premier Acte comme Fièvre (2019), récipiendaire du prix du meilleur texte original de l’AQCT.

Parentèle a vu le jour avec la complicité de Kathleen Laurin-Mc Carthy. Elle et Maude se sont rencontrées au cégep. Elles sont aujourd’hui dans la fin de la vingtaine. Elles envisagent d’avoir un enfant ensemble, mais ne forment pas un couple. Kathleen a un amoureux depuis cinq ans.

« Kathleen et moi, c’est une relation platonique. Il n’y a pas de sexualité ou de romance, mais on est très proches, très intimes. Ça fait plus de 10 ans, 11 ans. Ça fait longtemps qu’on a ce désir de faire famille ensemble », raconte Maude Boutin St-Pierre.

« C’est vraiment dans le quotidien qu’on s’entend bien. Notre amitié a été rapide, fulgurante, mais dans le quotidien des petites choses. Aller faire l’épicerie ensemble, prendre des marches, habiter ensemble, partager notre garde-robe… », enchaîne Kathleen Laurin-Mc Carthy

Cette complicité dans le quotidien a fait naître et grandir un projet de coparentalité. Celui du balado a émergé en chemin.

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Parentèle : une coparentalité en quête de modèles

« J’ai beaucoup besoin de modèles. Je n’avais pas de modèles de familles qui se sont construites comme ça. J’ai eu envie de partir à la recherche de gens qui l’avaient fait… », explique Maude.

Ces gens, elles les ont trouvés grâce aux réseaux sociaux. Elles ont lancé un appel à témoignages de personnes qui avaient fait ou songeait à faire famille hors du couple. Les réponses ont afflué. Kathleen et Maude ont été mises en contact avec des ami.e.s des un.e.s et des autres. Elles ont découvert une communauté virtuelle : Coparentalité au Québec. La diversité des expériences découvertes a alimenté le balado Parentèle.

« Pour moi, c’était important qu’il y ait une diversité d’expériences. Les gens qui ont décidé de faire famille autrement, ils ont vraiment des parcours atypiques. Il y a des gens qui peuvent être très militants; d’autres qui avaient juste envie de la faire et ne se sont pas posé de questions. Je voulais que ce soit représenté », relate Maude.

Ces rencontres avec des modèles atypiques ont été « tellement validantes », ajoute-t-elle. Certaines personnes avaient eu un enfant en couple avant de choisir un autre modèle, après réflexions.

« Qu’est-ce qui fait qu’une relation coparentale est féconde, fait grandir, est stable et sécuritaire pour l’enfant? Ce n’est pas nécessairement la relation amoureuse… »

Pour Kathleen, il serait possible d’avoir un enfant avec son partenaire amoureux après l’enfant qu’elle aurait avec Maude. La question, c’est : « qu’est-ce que je suis prête à faire quand, avec qui? »

Un projet de vie bien préparé

À propos de questions, si la parentalité en fait émerger beaucoup, le parcours atypique les multiplie. Elles vont des partenaires amoureux de chaque parent aux considérations légales. Comme le souligne Maude, la loi n’encadre pas le modèle familial qu’elle envisage.

Dans le groupe Coparentalité au Québec, elles ont trouvé un questionnaire d’environ 200 questions préparatoires et se sont prêté au jeu. L’exercice est intéressant même pour les couples amoureux qui deviendront parents, notent-elles.

« C’est tellement le fun! Ça permet d’aller en profondeur sur nos valeurs, ce qu’on a le goût de transmettre à cet enfant-là… Dans nos éducations, qu’est-ce qu’on aurait fait différemment? Ça permet de voir quelles sont nos zones de tension. »

Le processus de réflexion comme les discussions entre Maude et Kathleen et avec leur entourage se poursuivent ainsi depuis plusieurs années.

« Ceci étant dit, ma mère trouve encore ça étrange. Les parents de Maude sont davantage dans la réflexion, ça fait plusieurs années. Moi, je pense que ma mère serait confrontée dans l’action. Elle va m’accepter et tout ça, mais c’est dans le concret qu’elle va le réaliser », précise Kathleen.

Si Kathleen et Maude vont de l’avant avec leur projet de coparentalité, une nouvelle production pourrait bien voir le jour pour documenter et partager leur expérience.

D’ici là, on peut écouter le balado Parentèle sur différentes plateformes, dont BaladoQuébec. On peut aussi suivre les activités du collectif Vénus à vélo sur sa page Facebook.

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