Une cinquantaine de personnes ont vivement exprimé leur opposition au projet Kali, mercredi soir, à l'occasion d'une consultation publique tenue dans le cadre du Conseil de quartier de Saint-Sauveur. Les gens ont finalement quitté l'assemblée avec l'impression amère que le Groupe Medway ira de l'avant quoi qu'il arrive.
Levée de boucliers contre le projet Kali
Une cinquantaine de personnes ont vivement exprimé leur opposition au projet Kali, mercredi soir, à l’occasion d’une consultation publique tenue dans le cadre du Conseil de quartier de Saint-Sauveur. Les gens ont finalement quitté l’assemblée avec l’impression amère que le Groupe Medway ira de l’avant quoi qu’il arrive.
Les opposants au projet Kali s’étaient donné rendez-vous à l’ancien restaurant Kalimera, au coin du boulevard Charest et de la rue de l’Aqueduc. Le promoteur Marc-Vincent Morel-Girard prévoit y construire un bâtiment de cinq étages comprenant 55 logements, un CPE de 97 places et un commerce de proximité, possiblement une boucherie.
Le groupe citoyen a ensuite convergé vers le Centre communautaire Édouard-Lavergne, où se tenait une activité de participation citoyenne de la Ville de Québec.
Protestations
Le point chaud à l’ordre du jour portait sur les modifications réglementaires nécessaires à la réalisation du projet Kali, en lien avec la hauteur maximale de l’édifice (16,5 mètres) et le nombre de logements.
Sans surprise, c’est plutôt la période de questions et d’échanges qui a retenu l’attention.
« Actuellement, le projet qui est présenté ici, pour nous, c’est inacceptable », a pesté le président du Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur Nicol Tremblay.
Ce dernier s’indigne du prix des logements. Le coût le plus bas est de 1 025 $ par mois pour des trois et demi.
« Du moment où on a ce type de projet-là, ça veut dire qu’on décide que Saint-Sauveur n’est plus Saint-Sauveur, que ce n’est plus un quartier ouvrier, qu’il devient un quartier bourgeois », a-t-il déclaré.
La Concertation Saint-Sauveur s’inquiète également des impacts sur les populations vulnérables, notamment les personnes vivant dans la pauvreté. Gabrielle Doucet-Simard a pris la parole au nom de plusieurs personnes qui vivent des situations d’exclusion.
« Le quartier devrait se développer en maintenant les résidents et les résidentes dans des conditions de vie qui sont adéquates et qui leur permettent d’accéder à un logement, dont le loyer est vraiment abordable », a affirmé la coordonnatrice du chantier mixité sociale et gentrification.
Un CPE pour les familles de Saint-Sauveur
En fin de compte, c’est le CPE La Butte à Moineau qui occuperait une bonne partie du rez-de-chaussée.
Sa directrice générale, Kate Chambers, a d’ailleurs souligné la volonté de créer des places en garderie pour les familles de Saint-Sauveur. Pour l’occasion, cette dernière était accompagnée d’une mère et de ses deux enfants.
« Les 97 places qui vont être crées sont pour le quartier. (…) Pour nous, c’est très important d’offrir des places aux familles de Saint-Sauveur. »
L’architecte du projet, Guillaume Fafard, de la firme Quinzee, a précédemment présenté des correctifs apportés depuis l’atelier d’échanges du 2 novembre dernier. Outre le CPE, les autres changements sont mineurs, si ce n’est de l’acquisition d’un lot résidentiel à côté du Kalimera.
« Le terrain voisin a été joint à notre terrain », a-t-il expliqué.
Opinion favorable du Conseil de quartier
De son côté, le Conseil de quartier de Saint-Sauveur s’est prononcé majoritairement en faveur des modifications réglementaires, moyennant des changements relatifs à la diminution du nombre de cases de stationnements et à la bonification du verdissement.
L’organisme demande aussi à la Ville de tenir, à l’automne, une assemblée spéciale sur le logement et la gentrification dans Saint-Sauveur.
« La situation est tellement importante que ça mérite sa propre soirée », estime la présidente Myriam Nickner-Hudon.
L’une des administratrices a, quant à elle, dénoncé farouchement le projet Kali.
« Je ne suis pas confortable avec les prix qui seront appliqués. Je ne suis vraiment pas d’accord. Ça ne répond pas aux besoins du quartier », a dit Ludivine Liberge.
D’autres membres du conseil d’administration ont soulevé des préoccupations, mais accueillent quand même favorablement les modifications réglementaires.
« Il y a des besoins dans Saint-Sauveur, et il faut y répondre. D’autres terrains dans le quartier vont servir à du logement social et communautaire », a ajouté Mme Nickner-Hudon.
Le conseiller de Saint-Roch-Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance, a justement donné des nouvelles concernant le projet de coopérative d’habitation sur le terrain du défunt bar Kirouac, non loin du projet Kali.
Le groupe de ressources techniques SOSACO vient de déposer « un avancement de projet » à la Ville. 22 logements sociaux sont ainsi « en train d’être développés », a révélé l’élu municipal.
« Le projet avance bien présentement. Il est dans les dédales administratifs, a fait savoir M. Lachance. Ce projet va permettre de pouvoir avoir un équilibre dans le secteur. (…) Maintenant, ce qu’il reste à faire, c’est de le financer. »
Bref, pour réaliser ce projet, la Ville devra trouver des partenaires financiers; gouvernementaux, privés…
Par ailleurs, les gens ont jusqu’au 7 juillet pour formuler des commentaires par écrit via la page du projet Kali. Le règlement pourrait être adopté cet été pour une mise en application à l’automne.
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390, rue Arago Ouest, Québec (Québec), G1K 2J3
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