On retrouve sur différents immeubles de Québec 135 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué à leur façon l’histoire de la ville. Avant Martin Fontaine et Elvis Story, Johnny Farago (1944-1997) a été notre premier imitateur du King. Il a ensuite cumulé les succès, mais saviez-vous qu’il avait grandi au 630, rue Boisseau, dans le quartier Saint-Sauveur?
Ici vécut: Johnny Farago, au 630, rue Boisseau
On retrouve sur différents immeubles de Québec 135 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué à leur façon l’histoire de la ville. Avant Martin Fontaine et Elvis Story, Johnny Farago (1944-1997) a été notre premier imitateur du King. Il a ensuite cumulé les succès, mais saviez-vous qu’il avait grandi au 630, rue Boisseau, dans le quartier Saint-Sauveur?
Johnny Farago voit le jour en 1944, dans Saint-Sauveur, où il vit pendant dix ans sous le nom de Jean-Yves Béland.
Son père biologique, Alfredo Farago, ne le reconnait que 10 ans plus tard. En 1955, Jean-Yves devient Johnny et va vivre avec la famille Farago, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste.
Elvis et Mercedes
En 1960, la carrière de Johnny Farago prend son envol. Il participe à un concours d’imitations d’Elvis Presley, vedette incontestée du rock’n roll.
Le chanteur adopte d’abord le nom de scène de Johnny Stevens. Il fait alors la tournée des cabarets de la région de Québec.
En 1962, il se joint au groupe Les Mercedes, qu’il quitte en 1964. Leur 45 tours, intitulé Pour toi, rien que pour toi connaît un beau succès sur les ondes radiophoniques de Québec.
Succès solo et Trois petits coups
En 1967, Johnny Farago lance officiellement sa carrière solo, avec l’album Je t’aime, je te veux. Il s’associe avec le producteur désormais déchu Guy Cloutier, qui a aussi lancé la carrière de Patrick Zabé.
Zabé et Farago chantent d’ailleurs régulièrement en duo de 1968 à 1970.
Johnny Farago connaît son premier grand succès en 1968 avec J’ai ta photo dans ma chambre. Le 45 tours se vendra à plus de 500 000 exemplaires.
Il garde la tête du palmarès de l’émission Jeunesse d’aujourd’hui pendant 16 semaines, un record à l’époque.
Il n’abandonne pas le King, puisqu’en 1968, il est aussi derrière l’album Johnny chante Elvis.
Et finalement, en 1971, Johnny Farago n’a qu’à donner Trois p’tits coups sur la porte de ta chambre pour devenir une grande vedette avec cette chanson légendaire.
Elvis est vivant et tournant country
Si des irréductibles pensent qu’Elvis Presley se trouve sur une île déserte, d’autres croient qu’il a continué de vivre à travers le répertoire de Johnny Farago.
Le King meurt en 1977, mais Johnny Farago continue de chanter ses œuvres en spectacle et sur microsillon. Il lui rendra d’ailleurs hommage au parc Jarry, à Montréal, en 1978, devant 10 000 personnes. Il en profite pour lancer sa chanson Le King n’est plus. Johnny Farago avait déjà rencontré Elvis Presley à Las Vegas.
En 1978, Johnny Farago produit la musique du film La loi de la ville, du réalisateur Michel Bouchard. Ce documentaire démontre l’existence de classes sociales, en comparant les conditions de vie du quartier francophone de Centre-Sud et la ville de Westmount.
Dans les années 1980, Johnny Farago se lance dans la musique country, en plus de déménager à Miami, en Floride. Il achète d’ailleurs un cabaret, La vie en rose. Plusieurs vedettes québécoises se déplacent dans le sud pour s’offrir en spectacle aux Snowbirds.
Dernières tournées
Johnny Farago n’abandonne pas ses racines québécoises et revient fréquemment au pays pour participer à des tournées. Il participe notamment à une tournée rétro avec René Simard et une autre consacrée au rock.
Johnny a, comme son père avant lui, mis du temps à reconnaître sa paternité. Maxime Farago a effectivement passé son enfance et son adolescence sans connaître son père.
Les deux renoueront quand même les liens. Dans les années 1990, c’est Johnny Farago devait se produire sur scène avec son fils, dans le cadre la tournée Au nom du Père et du Fils et d’Elvis.
Le chanteur est cependant terrassé par un infarctus, alors qu’il se trouvait dans son appartement montréalais. Johnny Farago meurt le 31 juillet 1997, à 53 ans.
Un premier service funéraire a eu lieu à Montréal, puis le cortège funéraire s’est dirigé vers l’église Sainte-Angèle-de-Saint-Malo, dans Saint-Sauveur.
Johnny Farago a été inhume au cimetière Saint-Charles, où une stèle en forme de guitare rappelle l’impact musical d’un des plus importants crooners du Québec.
Son fils Maxime continue de chanter et reprend plusieurs succès de son père. Dans sa biographie, parue en 2011, il déplore notamment qu’Elvis Story, le spectacle d’abord produit par Guy Cloutier au Capitole de Québec, était l’idée de son père.
Une section du site de la Ville de Québec rassemble la liste des plaques Ici vécut. La fiche de celle de Johnny Farago contient une capsule sonore de l’historien Réjean Lemoine et quelques photos.
Sources
Plaques Ici Vécut – Johnny Farago, site de la Ville de Québec
Serge Drouin, « Le fils de Johnny sort sa plume », Le Journal de Montréal, 10 juin 2011
La Presse Canadienne, « Johnny Farago meurt à 53 ans », La Voix de l’Est, 1er août 1997
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