Femmes en politique municipale : « osez », dit Lise Pilote

Lise Pilote travaille au Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale depuis 2017. Elle en est le visage principal depuis 2019 à titre de coordonnatrice.

Femmes en politique municipale : « osez », dit Lise Pilote | 5 avril 2023 | Article par Thomas Verret

Lise Pilote (au centre) tente de convaincre les femmes de s’engager en politique municipale.

Crédit photo: gracieuseté (Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale)

Lise Pilote travaille au Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale depuis 2017. Elle en est le visage principal depuis 2019 à titre de coordonnatrice.

Chose certaine, la principale intéressée n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Elle veut donner le goût aux femmes de s’impliquer en politique municipale et leur montrer que c’est possible de le faire, si elles croient en leurs capacités.

Faire une différence dans sa communauté

Lors d’un colloque du Réseau, l’ex-ministre Agnès Maltais avait fait la déclaration suivante : « Les femmes veulent être pertinentes ». Cette phrase prend tout son sens aux yeux de Lise Pilote.

« Très souvent, quand une femme se présente en politique, c’est à cause d’un dossier en particulier qui l’interpelle dans son milieu », met-elle en lumière.

En d’autres mots, les femmes n’ont pas envie de jouer à la plante verte. Ces dernières veulent contribuer à changer les choses pour le mieux dans leur communauté. Et elles peuvent avoir un impact à différents égards. Après tout, le monde municipal, ce n’est plus seulement l’affaire de s’occuper des trottoirs et des rues.

« La réalité maintenant, c’est plus que ça », souligne Mme Pilote.

De nos jours, les gens se préoccupent d’enjeux tels que la sécurité routière, la santé de la population, les infrastructures, la mobilité, l’aménagement du territoire, la vie communautaire ou la culture.

« Je pense que les femmes peuvent apporter à tous ces dossiers-là. »

Lise Pilote en compagnie de la conseillère de Limoilou et cheffe de Transition Québec, Jackie Smith.
Crédit photo: gracieuseté (Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale)

La confiance en soi, la clé du succès

Fondé en 2011, le Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale est un organisme sans but lucratif qui fonctionne par projet. Il compte seulement deux employées.

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Sa mission consiste à amener les femmes qui ont un intérêt pour la politique municipale à poser leur candidature et les élues municipales en poste à s’y maintenir. Pour ce faire, le Réseau mise beaucoup sur le réseautage. Sa coordonnatrice rencontre des femmes passionnées en personne et à distance.

« On rejoint les femmes là où elles sont », explique Lise Pilote.

Avant tout, l’objectif se veut d’outiller ces femmes désireuses de s’engager en politique au sein de leur municipalité. Grâce au Réseau, elles apprennent des trucs du métier, entre autres, en ce qui a trait à la communication, qui constitue le nerf de la guerre. Les différents ateliers leur permettent ainsi de développer des compétences pertinentes pour faire ce travail.

« En devenant élue, tu deviens politique aussi. Ça fait peur à certaines et il ne faut pas. Les femmes doivent se faire confiance. »

Lise Pilote en pleine conversation avec la conseillère de Montcalm–Saint-Sacrement et mairesse suppléante de la Ville de Québec, Catherine Vallières-Roland.
Crédit photo: gracieuseté (Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale)

Objectif parité

Au cours des dernières années, le Réseau femmes et politique municipale a notamment accompagné des femmes vers les élections de 2021. Les résultats indiquent une petite hausse de la représentation féminine sur les conseils municipaux.

« On avance tranquillement », constate Lise Pilote.

Dans la région de la Capitale-Nationale, la proportion de conseillères et de mairesses a augmenté légèrement. Ceci dit, il reste du chemin à parcourir pour atteindre la zone paritaire située entre 40 % et 60 %, selon le gouvernement du Québec.

C’est la Ville de Québec qui a donné lieu à la meilleure performance avec 12 élues. Inversement, la situation est plus difficile en région, où les partis politiques sont moins nombreux et les salaires, moins élevés. D’ailleurs, deux municipalités de la Capitale-Nationale, La Malbaie et Saint-Raymond, ne comptent toujours aucune femme autour de la table du conseil municipal, et ce, malgré des efforts de recrutement.

« Aussitôt qu’on sort de la région de Québec, ce n’est pas évident », note Mme Pilote.

En octobre dernier, le Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale a découvert les coulisses de l’hôtel de ville de Québec à l’occasion d’une soirée spéciale.
Crédit photo: gracieuseté (Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale)

Des freins à l’engagement

Encore aujourd’hui, plusieurs femmes ne tentent pas leur chance en politique municipale, même si elles possèdent les compétences requises. La conciliation travail-famille représente le principal frein à l’émergence de nouvelles candidates.

« Les femmes sont très près de leur noyau familial », fait remarquer Lise Pilote.

Malgré tout, cette dernière est convaincue d’une chose.

« C’est faisable. »

Dans la plupart des cas, c’est en parlant avec leur milieu que les femmes décident d’embarquer dans cette grande aventure, « de faire le choix d’aller en politique ». Celles-ci réalisent alors que leur famille immédiate ou le proche dont elles s’occupent se montrent compréhensifs.

« Dans leur processus, il faut que les femmes se choisissent et décident d’abord d’elles-mêmes de se présenter », conclut la coordonnatrice du Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale.

Lise Pilote détient une maîtrise en communications publiques de l’Université Laval. Originaire de Charlevoix, elle a préalablement travaillé dans les domaines communautaires et événementiels. L’une de ses plus grandes fiertés est d’avoir œuvré à l’organisation des festivités du 400e. 

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