Service d’entraide Basse-Ville : un demi-siècle à fleurir

Le Service d’entraide Basse-Ville (SEBV) fêtait jeudi ses 50 ans avec quelques dizaines de sympathisant.e.s. La directrice générale Patricia Caissy et Michel Desrochers, administrateur, ont survolé ce demi-siècle d'histoire avec Monsaintsauveur.

Service d’entraide Basse-Ville : un demi-siècle à fleurir | 23 septembre 2022 | Article par Suzie Genest

Patricia Caissy, directrice générale du Service d’entraide Basse-Ville

Crédit photo: Étienne Vigneault

Le Service d’entraide Basse-Ville (SEBV) fêtait jeudi ses 50 ans avec quelques dizaines de sympathisant.e.s. La directrice générale Patricia Caissy et Michel Desrochers, administrateur, ont survolé ce demi-siècle d’histoire avec Monsaintsauveur.

Citoyen engagé de longue date, Michel Desrochers était actif au Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur il y a 50 ans. C’est là qu’il a connu ceux qui allaient fonder le SEBV. Ils étaient trois : deux prêtres, Robert Sylvain (séculier) et Elvariste Lessard (franciscain) et le laïc Raymond Guay. Engagés pour la justice sociale, « ils savaient que pour éliminer la pauvreté, il fallait changer les règles », illustre M. Desrochers.

« Ils voulaient être un peu plus des prêtres comme on avait en France, des prêtres ouvriers. Ils sont venus vivre dans le quartier. »

Apprendre à pêcher

Un bénévole a rédigé un historique de l’organisme. On y lit qu’en 1971, ce qui allait devenir le SEBV s’est installé sur la rue Saint-Bernard, pour desservir Saint-Malo, Saint-Joseph, Notre-Dame-de-Pitié.

Les fondateurs étaient entrés en contact avec les chômeurs et assistés sociaux du secteur. Un projet-pilote, soutenu par un financement du gouvernement fédéral, a précédé la fondation comme telle de l’organisme, mentionne Patricia Caissy.

« L’objectif, c’était vraiment de mettre les gens en action pour leur bien-être. On accompagnait des gens qui faisaient des menus travaux chez des personnes. »

L’atelier des meubles a été le premier volet à se mettre sur pied, dès 1971, sur la rue Verdun. En 1972 est arrivé le comptoir vestimentaire, alors sur la rue Dollard. En 1974, l’organisme était reconnu comme tel. Le volet d’aide et d’éducation alimentaire remonte à 1977. La popote roulante a suivi, en 1978. Puis, en 1982, c’était au tour de l’atelier de couture.

« Ils ne voulaient pas juste donner le poisson, ils voulaient montrer à pêcher », explique M. Desrochers. Il y avait des cours de couture, de cuisine…

Dans l’historique, on raconte qu’en 1972, des étudiant.e.s de l’Université Laval se sont impliqués pour aider des familles à déménager. C’est une des initiatives qui font un peu penser à celle de Voisins solidaires, implantée depuis 2020. Ramassage de déchets, fêtes pour animer le quartier, aide pour pelleter en hiver, escouade d’accueil du 1er juillet… « Ils sont solidaires à leurs voisins et leur communauté », résume Patricia Caissy. Une belle continuité.

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Le Service d’entraide Basse-Ville, une histoire de communautés

Des trois fondateurs du SEBV, l’abbé Robert Sylvain était proche de la communauté d’affaires. Il la sollicitait pour des contributions financières.

Les communautés religieuses ont aussi grandement contribué à l’implantation de l’organisme. Ce sont elles qui ont payé l’édifice qu’il occupe sur l’avenue du Sacré-Coeur, explique Michel Desrochers. Leurs membres ont joué un rôle-clé dans son développement. Par exemple, sœur Lise Bouchard de la Congrégation Notre-Dame-de-Grâce a lancé les cours de cuisine et la popote roulante. Elle a été active dans l’organisme pendant 35 ans. Chef bénévole de la cuisine, elle redonnait aux gens dans le besoin ses petits cachets symboliques, raconte M. Desrochers.

Le vieillissement et le manque de relève au sein des communautés religieuses ont donc entraîné des changements majeurs pour l’organisme.

Au fil des années, un Club d’amis a été lancé pour recueillir des dons. L’organisme a eu accès à un soutien financier du CIUSSS de la Capitale-Nationale, puis de Centraide. Son service de repas et son vestiaire génèrent une part de revenus autonomes. Et puis il y a les bénévoles.

Les citoyen.ne.s ont toujours été présents, souligne Patricia Caissy. Le SEBV n’a pas de mal à combler les postes d’administrateurs à son conseil d’administration. Il maintient aussi un bon ratio de bénévoles.

À l’inverse, le SEBV, grâce à ses ressources, devient un partenaire de plusieurs initiatives et acteurs du quartier. Patricia Caissy cite en exemple le démarrage de l’ancienne boulangerie communautaire Des pains sur la planche. Le SEBV avait fourni du mobilier pour sa salle à manger.

« Ce qu’on fait, ça permet de faire fleurir les autres. »

Le SEBV en 2022 :

  • Popote roulante pour personnes ainé.e.s en convalescence ou en perte d’autonomie
  • Boîte à fripes (friperie) ouverte au grand public
  • Dépannage vestimentaire et kit de départ sur rendez-vous
  • Distribution alimentaire sur rendez-vous pour résident.e.s de la basse-ville
  • Atelier de meubles et électroménagers (rue Verdun) ouvert sur rendez-vous au grand public, avec service de livraison à faible coût
  • Atelier de couture offert aux personnes désireuses de s’impliquer bénévolement et confectionner des articles pour la friperie
  • Voisins solidaires

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