<em>Modus vivendi</em> : danser les arbres, danser la vie | 22 novembre 2022 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Geneviève Duong

Modus vivendi : danser les arbres, danser la vie

Quatre arbres et autant de créations ont poussé dans des cours et jardins de citoyen.ne.s cet automne. Avec la collaboration du Centre Durocher, le projet Modus vivendi a vu le jour à l’initiative de deux artistes qui ont plusieurs cordes à leur arc.

Modus vivendi veut dire « manière de vivre ». À travers les arts vivants, le projet imaginé par Geneviève Duong et Annie Gagnon se veut une démarche collaborative de sensibilisation aux arbres qui nous entourent. Les deux chorégraphes et enseignantes ont fondé chacune une compagnie de production : D’Eux (Annie Gagnon) et Zia Lab Création (Geneviève Duong). Elles ont aussi chacune un autre chapeau professionnel.

« C’est l’idée d’allier les deux expertises qu’on a en-dehors de la danse. Annie, c’est l’horticulture et moi, la médiation culturelle », explique Geneviève Duong.

Leur projet vise aussi à « arrimer les propositions chorégraphiques avec une vision de la ville » en matière d’augmentation de la canopée dans les quartiers centraux.

Modus vivendi : une « écoconstruction »

Le Centre Durocher a lancé l’appel pour recruter quatre familles durant l’été. Chaque famille participante choisissait une essence d’arbre pour son terrain. Elle devait aussi choisir une musique pour la création en danse. Il s'agissait de puiser parmi des pièces « restantes » de deux artistes locaux : Étienne Lambert (aussi connu pour sa démarche en danse) et Pascal Asselin, alias Millimétrik.

Les artistes ont eu recours à la réutilisation, au recyclage d’objets pour créer costumes et accessoires. Soutenu par « une enveloppe COVID » de la Ville de Québec, le projet Modus vivendi aux ressources modestes, était aussi porté par des valeurs environnementales. De là la démarche d'« écoconstruction » adoptée, illustre Geneviève Duong.

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Pour créer la performance, les artistes ont puisé dans l’histoire et la symbolique socioculturelle de chaque arbre. Aubépine, amélanchier, ginko… Les interprètes Marie-Chantale Béland, Sarah Bisica, Sonia Montminy ont chacune répété avec l’arbre, sur le site de plantation.

« L’idée, c’est que la création fasse communion avec l’environnement dans lequel elle danse », résume Geneviève Duong.

Une famille au jardin communautaire Sacré-coeur autour d'un arbre
Un des arbres plantés lors du projet Modus vivendi en 2022 se trouve au Jardin communautaire Sacré-Coeur.
Crédit photo: Geneviève Duong

Une connexion unique

À la mi-novembre débutait la présentation des performances sur les terrains des familles participantes. Un des arbres se trouve dans un jardin communautaire (Sacré-Coeur); un autre, dans une très petite cour intérieure… Certaines familles dont l’espace s’y prêtait ont choisi d’inviter des voisin.e.s à leur spectacle intime. L’idée était « de créer un petit happening sur chaque lieu ».

Geneviève Duong se réjouit des retombées du projet, des liens qui se sont tissés entre les familles, les artistes, les arbres qu’on voudra voir grandir. « C’est comme une connexion unique qui dépasse la danse. Ça renforce le sens social de notre discipline. »

Les initiatrices de Modus vivendi auraient aimé rejoindre des familles vivant dans des blocs ou logements sans terrain ni verdure. Elles auraient aimé investir l'espace public, aussi. Il aurait fallu des démarches plus lourdes, complexes, aux résultats incertains. Elles n'ont pas dit leur dernier mot!

« Nous serons dans les quartiers Saint-Sauveur et Saint-Roch l'an prochain. Nous serons à la recherche de nouvelles familles qui seraient intéressées à participer au projet. [...] On veut faire les représentations en lieu public l'an prochain », explique Annie Gagnon.

En 2023, en plus des familles participantes qui seront jumelées à un.e artiste et recevront un arbre, les citoyen.ne.s de Saint-Roch et Saint-Sauveur pourront voir les créations dansées.

Les familles intéressées à participer à Modus vivendi en 2023, ou à obtenir plus d'informations, peuvent communiquer avec Jessica Audet-Delarosbil au Centre Durocher. Il suffit de lui écrire à jessica.audet-delarosbil@centredurocher.org ou téléphoner au 418 522-5681, poste 102, au plus tard le 23 décembre 2022.

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