Jeudi soir dernier, des citoyen.ne.s de Saint-Sauveur ont rendu visible le sentiment d'insécurité routière éprouvé par les résident.e.s du quartier.
Le Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) a tenu cet événement sur la rue de l'Aqueduc.
Infractions routières : des résultats « alarmants et choquants », selon le CCCQSS
Le comité « piéton » de l'organisme y a affiché les résultats de son comptage des infractions routières commises aux intersections de cette artère achalandée.
Énormément d'automobilistes transitent dans ce secteur qui fait le lien entre la Haute-Ville et la Basse-Ville. Bon nombre de conducteurs roulent trop vite. Leur insouciance met en danger la vie des autres usagers de la route.
Bref, c'était l'endroit tout indiqué pour prendre ce type de données et tenir l'activité.
« On voulait chiffrer le sentiment d'insécurité vécu chaque jour par les gens du quartier Saint-Sauveur, résume Sarah-Jane Ouellet, animatrice-coordonnatrice du CCCQSS. Il ne faut pas attendre que des accidents surviennent pour dire que c'est dangereux. Comme il n'y avait aucune donnée sur le nombre quotidien d'infractions routières, on a décidé de le faire de façon autonome », explique-t-elle.
À cinq reprises dans un même mois, les citoyen.ne.s ont comptabilisé des données et les ont moyennées sur 60 minutes. À titre d'exemple, l'organisme a répertorié une moyenne de 183 infractions à l'heure au coin des rues de l'Aqueduc et Christophe-Colomb Est. Non seulement les gens ont le pied lourd sur la pédale, mais beaucoup ne font pas leur arrêt obligatoire au panneau de signalisation.
Les résultats du comptage sont « choquants » et « alarmants », écrit le CCCQSS dans un communiqué de presse.

Crédit photo: David-Maxime D-Max Samson
Des aménagements routiers à revoir
Cela dit, les automobilistes ne sont pas les seuls à blâmer. « Loin de là », nuance Mme Ouellet. Les aménagements routiers dont il est question, dans leur forme actuelle, font défaut, met-elle en lumière.
« La configuration de la rue incite à la vitesse et à ne pas respecter le code de la route. »
Le CCCQSS rappelle donc aux décideurs la nécessité d'aménager des rues plus conviviales et sécuritaires. Et surtout, de ne pas attendre qu'il se produise des accidents pour effectuer des modifications.
« Dans nos échanges avec la Ville, on comprend que les changements se font quand la rue est à refaire. Toutefois, sur les artères dangereuses, on ne peut pas attendre. C'est ce qu'on revendique », précise Sarah-Jane Ouellet.

Crédit photo: David-Maxime D-Max Samson
La sécurité routière, un enjeu criant dans Saint-Sauveur
L'événement visait également à sensibiliser la population à la sécurité routière. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois que le CCCQSS posait ce genre d'action. À l'automne 2021, un accident mortel a ébranlé le quartier Saint-Sauveur. Le mois suivant, l'organisme organisait une activité pour afficher les résultats des accidents répertoriés sur le boulevard Charest par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).
Chose certaine, la communauté est mobilisée autour de cette problématique. L'initiative citoyenne du comptage des infractions routières quotidiennes en est le parfait exemple.
« La sécurité et la convivialité des rues est un enjeu qui ressort à chacune de nos rencontres, souligne Mme Ouellet. C'est beaucoup aussi ce qui attire les gens à prendre action avec nous. »
Résultats du comptage réalisé par le CCCQSS
- Coin Aqueduc - Marie-de–l’incarnation : 42 infractions à l’heure
- Coin Aqueduc - Raoul-Jobin : 145 infractions à l'heure
- Coin Aqueduc - Des Oblats : 21 infractions à l'heure
- Coin Aqueduc - Charest : 128 infractions à l'heure
- Coin Aqueduc - Christophe-Colomb-Est : 183 infractions à l'heure