Depuis quelques semaines, deux nouvelles murales colorent des immeubles à logements du quartier Saint-Sauveur.
Deux nouvelles murales dans Saint-Sauveur
Depuis quelques semaines, deux nouvelles murales colorent des immeubles à logements du quartier Saint-Sauveur.
Ilana Pichon a réalisé ce projet avec des jeunes du primaire. Les élèves de 4e année des écoles Marguerite-Bourgeoys et Saint-Malo ont participé à la création des œuvres, « d’où la facture visuelle enfantine ou naïve », met en contexte l’artiste.
L’architecture de Saint-Sauveur vue par les enfants
Ilana Pichon a organisé neuf ateliers. L’objectif était de faire comprendre aux élèves le processus créatif précédant l’étape de la peinture.
« J’ai amené les jeunes avec moi dans ma pratique », raconte la muraliste.
Les enfants ont déambulé dans les rues de Saint-Sauveur. Le but était de mieux comprendre le quartier et de le documenter. Ilana leur a ensuite montré des photos prises lors de ces promenades. Les élèves ont porté une attention particulière aux détails architecturaux et aux caractéristiques territoriales. Puis, ils les ont illustrés, sous formes de dessins, de collages et par le biais de la sérigraphie.
« Ce qui est intéressant de travailler tous ensemble, c’est d’avoir la variété des regards », souligne Ilana Pichon.
Elle donne l’exemple du « pamplemousse », qui réfère aux fenêtres en demi-lune. Par cette image, les jeunes illustrent poétiquement leur vision du quartier.
« Il y a quelque chose de très tendre là-dedans, parce qu’à leur âge, ils apprennent à faire des choses. Pour moi, c’est important de faire place à ça dans ma pratique. Ça me force à écouter les autres et à être à l’écoute de mon espace. Je voulais transmettre ça aux enfants », affirme la sérigraphe.
Les résidents concertés
Mme Pichon habite dans Saint-Sauveur depuis la pandémie. Durant cette période, elle a beaucoup marché pour découvrir son nouveau quartier. Elle est tombée sous le charme de son architecture. L’inspiration part de là. La Ville de Québec a financé ce projet en partie via son Entente de développement culturel. Le centre d’artistes autogéré Engramme, Action culture Saint-Sauveur et la Clinique de la couleur (Benjamin Moore), y ont également contribué.
D’ailleurs, l’artiste a lancé un « appel à tous » pour trouver des murs. Des gens du quartier ont répondu à son appel. Des propriétaires ont accepté que les œuvres soient peintes sur leur immeuble. Une murale prend place sur un mur en tôle d’un édifice de la rue Kirouac, coin Durocher. L’autre murale est située derrière un bâtiment de la rue Oscar-Drouin.
Ilana a mobilisé la population locale autour de son projet. C’est l’essence même de sa démarche artistique.
« C’est important d’aller vers les gens avec l’art que je fais, explique l’artiste en arts visuels. Personnellement, j’ai de la misère à aller au musée, même si c’est mon milieu, précise-t-elle. J’aime mieux être en contact avec de l’art à l’extérieur. Ça me rejoint dans mon quotidien. Si l’art vient vers moi, c’est plus facile. »
Quand l’art rejoint les gens du quartier
Les résident.e.s de Saint-Sauveur en profitent aussi. Ces œuvres d’art public urbaines embellissent le quartier. Et les gens peuvent admirer les murales autant qu’ils le veulent. C’est la beauté de la chose.
« Si c’est ton chemin, tu vas être en contact avec de l’art au quotidien. Alors que si tu dois aller au musée, tu vas peut-être y aller deux fois par année, dit Ilana Pichon. Ça amène une douceur d’être entouré d’art. C’est une forme d’équilibre d’avoir ça dans notre quotidien, tout le temps », conclut-elle.
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