Sauver l'arbre et le fruit : un projet-pilote | 13 octobre 2022 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Suzie Genest

Sauver l'arbre et le fruit : un projet-pilote

Des arbres fruitiers autour de l’église communautaire Mosaïque produisent des fruits. Les fruits qui tombent et rendent le trottoir glissant suscitent des plaintes à la Ville de Québec. Redoutant un abattage d'arbres, des citoyen.ne.s et organismes engagés pour la sécurité alimentaire s'impliquent pour sauver les arbres et les fruits.

Voilà le synopsis de l’opération amorcée ce jeudi matin dans Saint-Sauveur. Au coeur de cette opération, Ariane Jacques-Côté avait diffusé un appel sur les réseaux sociaux. À ses côtés jeudi se trouvaient entre autres Alyson Pilote des Ami.e.s de la Terre de Québec et Guillaume Lachapelle de la Table de quartier l’Engrenage de Saint-Roch. Ce dernier est aide-horticulteur.

« Il y a eu des plaintes, la Ville répond en nous demandant de faire un projet-pilote pour récolter et estimer ce que ça prendrait, en équipements, en matériel et ressources, pour assurer la récolte et la transformation des fruits. »

On trouve une quinzaine de pommetiers et un poirier à cet endroit, des arbres matures, dénombre-t-il de mémoire.

« La Ville a planté beaucoup d’arbres fruitiers. On travaille pour essayer de les répertorier et de créer des cartes interactives. » La Ville n’a-t-elle pas un répertoire de ses plantations? « Il y a un répertoire, mais il n’est pas complet. Et il n’est pas partagé. »

Tou.te.s ne savent pas qui a planté quoi où, ce qui est privé ou public, où la cueillette est permise... Tou.te.s ne savent pas, non plus, différencier ce qui est comestible, comment le consommer, le transformer. De là les initiatives en sécurité alimentaire qui se multiplient dans les quartiers centraux, du jardinage collectif aux cuisines communautaires. Elles sont portées grâce aux organismes qui font partie d'une concertation en sécurité alimentaire. Le nouveau projet-pilote s’inscrit dans cette lignée, explique Ariane Jacques-Côté.

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Ariane Jacques-Côté
Ariane Jacques-Côté
Crédit photo: Suzie Genest

« Bons pour travailler avec la communauté »

Ce n'est pas la première fois qu'on se penche sur les fruits oubliés dans nos quartiers. En 2016, deux stagiaires Katimavik voulaient développer un projet inspiré de Fruits défendus (Montréal). En 2020, des citoyen.ne.s ont pensé offrir du renfort aux propriétaires d'arbres fruitiers dépassés par la cueillette.

Le projet-pilote qui démarre dans Saint-Sauveur s'appuie sur l’implication bénévole et l’ancrage d'organismes dans le milieu.

« On est bons pour travailler avec la communauté, on a les liens. L’Engrenage, c’est un peu ça », dit Guillaume Lachapelle.

Reste qu’il faut un minimum de ressources matérielles, évoque Ariane Jacques-Côté. Un défi qu'elle a rencontré aussi pour le service de livraison bénévole d'aide alimentaire en vélo-cargo Nourrir ensemble. Pour les arbres fruitiers, ce sont les récoltes qu'il faut pouvoir transporter. Il faut des installations adéquates pour leur transformation, pour cuisiner, pour entreposer… Sur le terrain, il faut du matériel pour atteindre les fruits, les faire tomber, les recueillir. Ce n’est pas tout.

Alors que le groupe s’activait jeudi matin, un véhicule de la Ville de Québec en route vers un chantier à proximité s’est arrêté. Son conducteur avait des mises en garde. Si les cueilleurs doivent grimper à une certaine hauteur aux arbres, il leur faut des harnais. Des normes de santé et de sécurité s’appliquent. Les organismes impliqués, des experts du communautaire et non des chantiers, sont imputables. Une autre chose à noter sur la liste des ressources nécessaires au projet-pilote…

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