Nées sur les terres productrices de café en Colombie, les cofondatrices de Tintico offriront, dès l'automne, un service de café et boulangerie colombiano-québécois. À l'origine de ce projet, une volonté familiale de créer un pont entre les deux cultures et un lieu de partage dans Saint-Sauveur.
Tintico, ouverture d’un nouveau café colombien à l’automne
Nées sur les terres productrices de café en Colombie, les cofondatrices de Tintico offriront, dès l’automne, un service de café et boulangerie colombiano-québécois. À l’origine de ce projet, une volonté familiale de créer un pont entre les deux cultures et un lieu de partage dans Saint-Sauveur.
Tintico, une affaire familiale
Situé au 198 rue Hermine, Tintico viendra y succéder à Alvéole. Certain.e.s d’entre vous ont, par ailleurs, déjà remarqué quelques changements sur la devanture du commerce. Les cofondatrices et gérantes de cette affaire familiale, Valentina Marin, Laura Marin et leur cousine Luisa Fernanda, comptent bien apporter un renouveau à la bâtisse existante.
C’est notamment en réaction à la situation politique en Colombie que l’idée de ce projet a germé dans la tête des trois femmes.
Toutes trois réfugiées politiques d’après-guerre, nées sur les terres de café en Colombie, elles souhaitent promouvoir un commerce de café éthique pour les producteurs et productrices. Aussi, seront mis de l’avant l’artisanat de réfugié.e.s internes au pays.
« C’est aussi une manière de partager notre culture à Québec. La raison pour laquelle on a choisi Saint-Sauveur : c’est Saint-Sauveur qui nous a reçues après la guerre, dès qu’on est arrivés. On a pour but de créer un pont entre la culture québécoise et colombienne, mais aussi d’honorer les productrices et producteurs de café en Colombie », explique la cofondatrice de Tintico, Valentina Marin.
Si le choix d’ouvrir le café s’est porté vers Saint-Sauveur, c’est qu’elles le considèrent comme leur quartier d’accueil. Aussi, Valentina Marin, Laura Marin et leur cousine, Luisa Fernanda, souhaitent créer un lieu dans lequel les prix seraient plus abordables.
Des mets colombiano-québécois
La boutique ressemblera à une boulangerie colombienne traditionnelle. On y retrouvera du café, mais aussi de nombreuses gourmandises colombiennes ou des produits du terroir, à la vente au détail.
« On pourra retrouver du dulce de leche (caramel au lait sucré), pan de queso (pâte de fromage avec de la farine de manioc), des olives, du pesto. Aussi, le travail de produits comme le manioc, la banane plantain, mais fusionné avec des produits qui sont plus du terroir québécois. On va retrouver de tout, autant des empanadas que du poulet, du pain au maïs et d’autres produits à base de maïs », décrit Valentina Marin.
D’ailleurs, la mère des deux cofondatrices, Valentina et Laura Marin, apportera également son soutien à l’équipe. Finissante d’un DEC en pâtisserie du terroir à l’École hôtelière de Québec, elle encouragera peut-être certaines associations colombiano-québécoises.
Dans son utilisation des produits à base de café, la famille souhaite torréfier dans le futur, mais aussi travailler le marc de café et sa pelure. « Le café est un grain avec une pelure, donc on aimerait utiliser tous les éléments », affirme Valentina Marin.
Encourager le travail des producteur.trice.s en Colombie
Pour le moment, la famille travaille essentiellement avec des femmes productrices de café, aidées par leur tante sur place. Auparavant, l’accès à l’achat des terres agricoles était marginal pour les femmes, qui représentaient 12 % des producteurs au pays, chiffre maintenant passé à 32 %, rapporte Valentina Marin.
Alors que beaucoup de café est exporté vers le Québec, la famille a également conscience que les producteurs de café sont rarement rémunérés au prix demandé. L’objectif est donc, pour les cofondatrices, de promouvoir un commerce plus éthique.
« Laura Marin est d’ailleurs allée visiter deux des fermes, elle les a rencontrées et elle a passé du temps là-bas. On s’assure que les produits soient biologiques, qu’un travail équitable soit fait et que les conditions entre la productrice et nous soient en harmonie. L’idée pour nous, c’est d’y aller à chaque récolte. »
En effet, les permis d’exportation sont souvent dédiés aux gros producteurs, ce qui marginalise les agriculteurs les plus modestes. La volonté est ici de travailler, à terme, avec les neuf régions productrices en Colombie. Un café qui sera donc issu de régions plus proches de la mer ou plus en altitude, « ce qui donne des goûts très différents au café », précise Valentina Marin. Trois régions seront déjà représentées dans l’offre de Tintico, à l’automne.
La date d’ouverture n’est pas encore fixée, mais les cofondatrices estiment qu’on peut s’attendre à une potentielle ouverture à la mi-septembre ou au début octobre.
Vente de garage en soutien à la Colombie
Les confondatrices de Tintico organisent, ce samedi 21 août, une vente de garage en soutien à la Colombie. Les profits seront reversés à 100 % à des associations sur place. Auparavant, l’argent d’un Gofundme avait été reversé à la Croix-Rouge.
Cette fois-ci, les bénéfices iront entre autres à Rios Vivo, l’association d’Isabel Zuleta en soutien aux populations proches du barrages Ituango. Une part des bénéfices ira à Color i esperanza, qui construit des bibliothèques et soutient des projets éducatifs ainsi qu’à Poderosas, un organisme d’éducation à la sexualité pour les jeunes filles.
Pour en savoir plus ...
198, Rue Hermine, Québec (Québec), G1K 1Y6
198, Rue Hermine Québec (Québec), G1K 1Y6
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