Saint-Sauveur dans les années 1980 : la Saint-Charles près de la passerelle de l’Aqueduc
La série Saint-Sauveur dans les années 1980 revisite le passé du quartier à travers des images d’archives de diverses sources. Cet article illustre le succès de la végétalisation des rives de la rivière Saint-Charles, dans le secteur Saint-Malo, qui ne sont pas à l’abri des humeurs de Dame Nature.
Immortalisée en juin 1984, la scène à la une est tirée de ma banque de diapositives. Dans la galerie en fin d’article, la photo comparative date du 30 octobre 2021. À celle-ci s’ajoutent deux autres qui soulignent la splendide métamorphose de ce segment de la Saint-Charles, cette fois en direction sud-ouest.
Du béton à une végétation luxuriante
La photo ci-haut est tirée d’une série d’images illustrant en 2007 un reportage publié dans Québec Urbain. Elle représente un segment de la rivière concerné par la dernière phase des travaux de renaturalisation des berges, alors en voie d’être complétés plus de 30 ans après leur « bétonnisation ».
Comprise dans ce qui deviendra en 2008 le parc linéaire de la rivière-Saint-Charles, cette section du cours d’eau a aussi fait l’objet d’une autre capsule historique en 2019. On y évoquait la spectaculaire transformation du paysage en aval et en amont de la passerelle cyclo-piétonnière de l’Aqueduc.
Un pont à l’épreuve des glaces
L’histoire de la passerelle métallique est intimement liée aux méga-chantiers de l’aqueduc municipal. Ceux-ci ont d’ailleurs inspiré Réjean Lemoine pour une érie d’articles.
La Société historique de Québec fait pour sa part une bonne synthèse de l’origine du pont dans un publication sur sa page Facebook :
« Il y a un autre lien [en basse-ville sur la Saint-Charles], un peu moins connu étant réservé aux piétons et aux cyclistes, mais dont la raison d’être est avant tout le passage de l’eau. Il s’agit du pont de l’Aqueduc. Il est situé dans la continuité de la rue de Verdun. Lorsqu’au début des années 1850 on construit l’aqueduc, le tuyau d’amenée doit passer sous la rivière Saint-Charles, avant d’atteindre le quartier Saint-Sauveur et monter en haute-ville. Toutefois, il est très difficile de la réparer lorsque apparaît une fuite à cet endroit. En 1873, on lui fait donc traverser la rivière, accroché à un pont de bois. Toutefois, dès 1876, on se rend compte de la fragilité de ce dernier alors que son pilier central est emporté par les glaces printanières. C’est pourquoi, en 1883, on construit un nouveau pont tubulaire d’acier. Il est inauguré en janvier 1885 ».
Une section de la rivière souvent affectée par des crues
Au printemps et à l’automne, surtout, l’eau des grandes marées envahit fréquemment les berges de la Saint-Charles jusqu’au niveau approximatif du pont de Marie-de-l’Incarnation. Plus en amont, dans le secteur de Saint-Malo en retrait de l’influence des marées, c’est cependant en général la fonte des neiges qui est responsable des débordements.
Exceptionnellement, toutefois, les crues dans ce tronçon de la rivière se produisent aussi lors d’épisodes de fortes pluies. La plus remarquable et la plus médiatisée des dernières années demeure celle du 26 septembre 2005 (photo ci-haut). Elle concernait surtout le débordement d’un affluent de la Saint-Charles : la rivière Lorette.
Le lendemain, le journal Le Soleil a consacré trois pages à l’événement. On peut certes se questionner sur la « queue d’ouragan » en introduction du reportage. L’utilisation de cette expression s’avère souvent inappropriée. Mais il est vrai que l’humidité apportée par les restes de Rita a contribué au record de pluie en 24 heures enregistré à l’aéroport de Québec pour le mois de septembre. Les 105 mm en question ont causé bien du mal aux sinistrés de l’Ancienne-Lorette…
Voir l’article précédent de la série : Saint-Sauveur dans les années 1980 (10) : l’incendie du resto-bar La Gondole.
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