Logement pour les jeunes athlètes: pas si simple pour les ados
De jeunes athlètes féminines issues des régions et dont le parcours les amènent au programme Sport-études de l’école Cardinal-Roy, se sont récemment retrouvées sans logement au beau milieu de l’année scolaire. Une mère lance un plaidoyer pour une meilleure communication entre les diverses instances scolaires et sportives et pour de meilleures ressources pour l’hébergement de ces adolescentes.
Zoé (le prénom a été changé) est étudiante de secondaire 5 au programme Sport-études de l’école Cardinal-Roy. La jeune fille et sa famille habitent dans le Bas-Saint-Laurent, sauf que Zoé doit s’exiler à Québec afin de se perfectionner dans son sport de prédilection: le hockey.
Elle a récemment appris qu’elle devait quitter son lieu d’hébergement dans la Vieille-Capitale au beau milieu de l’année scolaire. Sa famille devait donc lui trouver un nouveau logement sans faute. Le cas de Zoé avait notamment été relayé sur les réseaux sociaux par notre collègue Christian Lemelin.
Craignant de ne pas trouver un toit pour son enfant, la mère de l’adolescente, Caroline (le prénom a aussi été modifié), était même prête à prendre un congé sans solde de son travail afin de déménager à Québec pendant six mois et louer un appartement avec sa fille de 16 ans. Finalement, la famille a réussi à trouver un logis à Zoé afin qu’elle puisse terminer son programme Sport-études à Cardinal-Roy cette année.
Caroline a voulu raconter cette histoire à Monquartier afin de mettre en évidence la nécessité d’une meilleure communication entre les instances scolaires et sportives. Elle tient aussi à souligner l’importance de prévoir des ressources et du soutien pour loger les athlètes mineurs de haut niveau, en particulier les filles, afin que ces jeunes puissent se développer et exceller dans leur discipline.
Pour la mère de famille, il était important de trouver un endroit où l’on puisse loger, nourrir, encadrer et reconduire sa fille en toute sécurité. Même si plusieurs ados se rendent à l’école en transport en commun, il est moins évident de prendre le bus lorsqu’on traîne un énorme sac de hockey!
Au cégep ou à l’université, les jeunes peuvent loger en résidence ou en appartement. Au secondaire, ils ont toujours besoin d’encadrement. Au secondaire, « ils sont grands, mais ils sont petits », lance Caroline en entrevue téléphonique, le 15 novembre.
Meilleure communication
Caroline a contacté l’institution scolaire de sa fille pour lui faire part de leur situation, alors qu’elle était toujours à la recherche d’un lieu d’hébergement pour Zoé.
D’après la femme, l’école, les responsables des programmes Sport-études et les partenaires qui encadrent le volet « sport » de ces programmes se sont toutefois renvoyés la balle quant au logement pour les jeunes venus de l’extérieur. La dame n’a donc pu obtenir le coup de pouce espéré.
Elle croit qu’une meilleure communication entre les parties devraient être mise en place. Les autorités scolaires devraient aussi trouver des moyens pour faciliter l’hébergement des élèves issus des régions.
Les ados viennent s’entraîner à Québec pour devenir des athlètes de haut niveau, dit-elle. Ceux-ci devraient bénéficier d’un meilleur soutien.
Même si les circonstances sont différentes et que la comparaison peut sembler boiteuse, on ne peut s’empêcher de penser au système (bien établi) de recrutement de familles d’accueil par l’organisation du Tournoi International de Hockey Pee-Wee de Québec, un exemple que l’on soulève à Caroline.
De son côté, Caroline évoque notamment une piste de solution qui mettrait à profit les résidences de cégeps ou de l’université: 10 ou 15 jeunes y seraient logés sous la supervision d’un adulte, qui verrait notamment à leur bien-être et leur transport.
Réaction du Centre de services scolaire
Nous avons contacté le Centre de services scolaire de la Capitale pour avoir plus de renseignements au sujet de l’hébergement.
La question posée: de façon générale, les écoles qui offrent les programmes Sport-étude ou Arts-études du Centre de services scolaire offrent-elles un soutien à l’hébergement ou des ressources pour loger les jeunes de l’extérieur qui viennent étudier en ville? Les familles doivent-elles effectuer des démarches de leur côté? Quel est le mode de fonctionnement pour le logement?
« Tout d’abord, ce n’est pas dans le mandat de l’école de trouver un logement aux élèves qui proviennent de l’extérieur. Toutefois, certains gestes sont posés par celle-ci pour faciliter la recherche d’hébergement. Par exemple, la direction et le coordonnateur du secteur Sport-Arts-Études lancent un appel en début d’année à tous les parents, au personnel de l’école ainsi qu’aux 41 partenaires pour loger des élèves qui ont un besoin », a répondu la conseillère en communications Marie-Claude Lavoie, le 16 novembre.
Et si jamais un élève se retrouve sans logement au milieu de l’année scolaire, un autre appel du genre peut-il être lancé à un moment autre qu’en début d’année? « Oui, tout à fait », répond Mme Lavoie.
Et le privé?
Nous avons aussi communiqué avec la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) pour en savoir davantage sur les possibilités de logement pour les élèves qui fréquentent des programmes Sport-Arts-Études offerts par certains de ses établissements.
« Il existe toujours des pensionnats (qu’on appelle maintenant résidences scolaires) qui accueillent des jeunes, dont plusieurs jeunes sportifs. C’est le cas du Séminaire St-Joseph de Trois-Rivières, du Collège Saint-Bernard à Drummondville, du Collège du Mont-Saint-Anne à Sherbrooke pour en citer quelques-uns. À Montréal, le Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie accueille des jeunes en résidence scolaire, notamment pour le programme de danse et de musique. Dans la région de Québec, il y a le Collège des Hauts-Sommets (à côté du Massif) qui accueille des pensionnaires », a répondu Geneviève Beauvais, directrice du Service des communications et affaires publiques de la FEEP, dans un courriel adressé à Monquartier.
« Pour ce qui est des écoles de la région de Québec qui offrent des programmes de sports, elles n’ont pas de résidence et les jeunes athlètes sont hébergés dans des familles des environs ou des familles qui ont un enfant à cette école. Les écoles identifient un intervenant qui va offrir de l’aide pour faciliter la recherche de familles, par exemple en demandant aux familles de leurs élèves ou à des anciens si elles seraient intéressés à accueillir un élève. Dans certains cas, les jeunes sont hébergés dans la famille de membres du personnel », précise Mme Beauvais.
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