Histoire de l’aqueduc de Québec : 4- Expansion de la ville, troisième chantier

Monquartier réactualise les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. L’auteur relate dans cette série l’histoire de l’aqueduc municipal, qui remonte au milieu du XIXe siècle. Sur son parcours, une rue du quartier Saint-Sauveur en retiendra le nom. Quatrième volet d’une série de cinq.

Histoire de l’aqueduc de Québec : 4- Expansion de la ville, troisième chantier | 8 mai 2021 | Article par Réjean Lemoine

Rue de l’Aqueduc, sur le parcours du réseau municipal de l’époque, en direction de la haute-ville. Au centre, la Caserne no 3. 14 juin 2012.

Crédit photo: Jean Cazes

Monquartier réactualise les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. L’auteur relate dans cette série l’histoire de l’aqueduc municipal, qui remonte au milieu du XIXe siècle. Sur son parcours, une rue du quartier Saint-Sauveur en retiendra le nom. Quatrième volet d’une série de cinq.

Un incendie qui convainc les autorités d’agir

Olivier-Napoléon Drouin
Crédit photo: BANQ (collection J. B. Livernois)

Pour compléter la modernisation de la ville, le maire Olivier-Napoléon Drouin, en poste de 1910 à 1916, va investir un million de dollars dans la réalisation d’un troisième maître-tuyau d’aqueduc entre Québec et Lorette. Un rapport dévastateur des compagnies d’assurance-incendie en octobre 1910 affirme que la Ville se retrouvera dans une situation extrêmement précaire et dangereuse si deux incendies se déclarent simultanément.

L’incendie majeur à la fabrique de la Dominion Corset de Georges-Élie Amyot, en juin 1911, va convaincre les autorités municipales d’agir. Après un premier tuyau de 18 pouces de diamètre installé en 1854 et un second de 30 pouces en 1884, le projet d’un tuyau de 40 pouces en fonte est accepté par le conseil municipal en décembre 1911 en vue d’être complété en décembre 1913.

Des tuyaux en fonte desservant tout le nouveau territoire de Québec

Le projet déclenche une polémique lorsqu’on apprend que l’ingénieur municipal de l’aqueduc, Jardine Forrester, aurait reçu un pot-de-vin de 10 000 $ pour favoriser la soumission d’un entrepreneur. Une enquête de la cour municipale est ouverte, et les accusations de favoritisme y pleuvent. Les conseillers municipaux vont alors discuter longuement du contrat. Doit-on notamment utiliser des tuyaux en acier ou en fonte? Les tuyaux en acier coûtent moins cher, mais leur durabilité est moins grande. Les tuyaux en fonte ont une espérance de vie de près d’une centaine d’années.

Finalement, le conseil municipal va décider d’acheter des tuyaux en fonte. Le contrat est accordé à la firme écossaise Michael Connely pour un montant de 716 000 $ en janvier 1912. Cet investissement majeur va permettre un approvisionnement constant d’eau potable dans tous les quartiers de la ville et va entraîner une baisse des primes d’assurance-incendie de plus de 25 %. La réalisation de ce troisième maître-tuyau de 40 pouces va desservir avec plus d’efficacité directement la population des quartiers de la haute-ville. En résumé, le maître-tuyau de 18 pouces et le 30 pouces vont alimenter la basse-ville et celui de 40 pouces, escaladant la côte de l’Aqueduc, est réservé au service de la haute-ville.

Tout ce chantier s’avère nécessaire à la suite de l’expansion du territoire de Québec : annexion en 1907 de la municipalité de Saint-Malo, puis de Limoilou en 1909 et de Montcalm en 1913. La population de Québec atteint alors près de 100 000 résidents.

La Ville connaît également à cette époque des problèmes de gaspillage et de pollution de l’eau. Pour s’assurer de la qualité de l’eau dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, le maire Drouin s’attaque au problème de pollution par l’exploitation forestière et agricole dans le bassin de la rivière Saint-Charles. La ville interdit alors le flottage du bois sur la rivière et commence à acquérir des terrains dans la bande riveraine pour protéger sa source d’eau potable.

Plus tard vers 1930, en lien avec la construction de l’immense réservoir sous les plaines d’Abraham pouvant alimenter par gravité les quartiers bas de la ville, on construisit un pont de fer au-dessus de la rivière Saint-Charles, au niveau de la rue de Verdun. 10 octobre 2012.
Crédit photo: Jean Cazes

Surveillez la suite, la semaine prochaine, de la série historique Histoire de l’aqueduc de Québec : 5- La construction du réservoir d’eau potable sur les plaines d’Abraham

Retrouvez les trois premiers volets de la série :
Le lac Saint-Charles, un grand réservoir naturel
Le plus important projet d’infrastructure au XIXe siècle à Québec
Une reconstruction après des conflagrations

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Du même auteur, d’une série précédente : Le Palais central de l’Expo.

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