Monquartier réactualise les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. L’auteur relate dans cette série l’histoire de l'aqueduc municipal, qui remonte au milieu du XIXe siècle. Sur son parcours, une rue du quartier Saint-Sauveur en retiendra le nom. Premier volet d'une série de cinq.
Histoire de l’aqueduc de Québec : 1- Le lac Saint-Charles, un grand réservoir naturel
Monquartier réactualise les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. L’auteur relate dans cette série l’histoire de l’aqueduc municipal, qui remonte au milieu du XIXe siècle. Sur son parcours, une rue du quartier Saint-Sauveur en retiendra le nom. Premier volet d’une série de cinq.
Incendies catastrophiques et insalubrité
Québec connaît en 1845 une année terrible. Deux incendies majeurs rasent les deux tiers de la ville. Le 28 mai, le faubourg Saint-Roch est détruit et le 28 juin, le faubourg Saint-Jean subit la même épreuve. Le bilan est désastreux : plus de 2 000 maisons, magasins et entreprises sont brûlés, laissant 20 000 personnes sans abri sur une population totale de 35 000 habitants. Les deux incendies fauchent également une soixantaine de vies.
Au cours de l’été 1847, la ville doit en plus affronter une grave épidémie de typhus. Une famine éclate en Irlande, provoquée par une maladie affectant la pomme de terre, et amène plus de 100 000 immigrants à Québec, à la station de quarantaine de Grosse-île. Cette épidémie transmise par les poux et aggravée par l’absence d’hygiène entraîne la mort de plus de 17 000 immigrants, dont 5 000 à Grosse-île et plus de 800 à l’hôpital de la Marine de la Pointe-aux-Lièvres. L’hôpital reçoit alors jusqu’à 600 patients par jour.
À l’époque, les résidents de la ville s’approvisionnent en eau potable à même l’eau de qualité douteuse de la rivière Saint-Charles et du fleuve Saint-Laurent. Cette eau est transportée, distribuée et vendue sept sous du gallon par des charretiers dans tous les quartiers de la ville. Certains citoyens bien nantis de la haute-ville possèdent une source privée qui permet de consommer une eau de meilleure qualité.
Une loi du Parlement du Canada-Uni pour fournir l’eau à la ville
Sans égout et sans aqueduc, les conditions sanitaires en ville favorisent le retour périodique des épidémies de choléra et une mortalité infantile très élevée.
Pour faire suite à ces nombreuses épidémies et aux incendies majeurs qui ont affligé Québec, George Okill Stuart, son premier maire anglophone (1846-1850), demande au gouvernement du Canada-Uni des pouvoirs pour construire un aqueduc municipal. Ce projet devient urgent avec la croissance importante de Québec. Le Parlement du Canada-Uni adopte une loi pour fournir l’eau à la Cité de Québec. La ville obtient ainsi le pouvoir d’emprunter 200 000 $ dans le but d’exproprier et d’entreprendre des travaux pour un aqueduc.
Au printemps 1847, un ingénieur de Boston, George Rumford Baldwin, est choisi pour étudier la faisabilité d’un tel projet. Il a travaillé sur de nombreux projets d’aqueduc et de chemins de fer aux États-Unis. Une année plus tard, dans un rapport au maire Stuart, l’ingénieur recommande à la ville de choisir comme source d’approvisionnement soit la rivière Saint-Charles, soit la rivière Montmorency. Or Baldwin favorise le choix de la rivière Saint-Charles, car le lac Saint-Charles constitue un grand réservoir naturel qui pourra garantir un approvisionnement en eau régulier, autant durant les grandes sécheresses estivales que durant les hivers les plus froids.
Selon le maire, il reste maintenant à convaincre les citoyens de Québec d’accepter le principe d’une nouvelle taxation sur l’eau avant d’entreprendre la construction de l’aqueduc, dont le coût est évalué à près d’un million de dollars.
Surveillez le dimanche 25 avril la suite de la série historique Histoire de l’aqueduc de Québec : 2- Le plus important projet d’infrastructure au XIXe siècle à Québec
Du même auteur, d’une série précédente : Le Palais central de l’Expo.
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