Une photo de groupe des employés, des officiers de la compagnie du tramway à Québec [1] et des Pères O.M.I., montre Aimé, mon grand-père, qui en faisait partie dès 1911.
Aimé, conducteur de tramway de 1911 à 1948

Les officiers et les conducteurs de tramways à Québec (Aimé Bélanger, à gauche, 2e rangée à partir du haut), accompagnés du Révérend Père Victor Lelièvre, O.M.I., vicaire de la paroisse de Saint-Sauveur, et fondateur de la Maison Jésus-Ouvrier, entre deux autres Pères, vers 1940.
Crédit photo: Michel Beaulieu (archives familiales)
Une photo de groupe des employés, des officiers de la compagnie du tramway à Québec [1] et des Pères O.M.I., montre Aimé, mon grand-père, qui en faisait partie dès 1911.
En haut, à gauche, l’homme qui porte un manteau avec un collet de fourrure : le maire? le président? le gérant-général de la Quebec Power? et les surintendants, portant tous des chapeaux en feutre. À l’avant, entre les deux Pères, assurément, le Père Victor Lelièvre, O.M.I., vicaire de la paroisse de Saint-Sauveur et fondateur de la Maison Jésus-Ouvrier.
C’était à l’occasion de la bénédiction d’une statue du Sacré-Cœur à la remise des tramways de Saint-Malo, le 26 février 1944 [2], ou pour souligner la création d’Hydro-Québec, le 14 avril 1944, immortaliser la fin des opérations du tramway fixée au 26 mai 1948 [3] ou d’autres occasions. M. René Bouchard, qui a conduit le dernier tramway [4], pourrait nous en apprendre davantage sur ce sujet.
Donc, à partir du haut, deuxième rangée, à gauche, se tient droit et fier mon grand-père. En 1911, Aimé est parti de Saint-Nicolas, par bateau, où un travail l’attendait. Dans l’annuaire de la ville apparaît le nom d’Aimé Bélanger, employé du Quebec Railway, d’abord sur la rue Sainte-Cécile, devenue Martello (aujourd’hui Lavigueur), ensuite sur la rue Lafayette en 1918, et enfin sur la rue Bouffard, en 1935, tout près de la remise des tramways (la Shed).

Crédit photo: Michel Beaulieu (archives familiales)
Sur une autre photo de groupe, celle-ci de sa famille en 1929, apparaissent Julienne et les enfants, dont Aimé est le gagne-pain. Ma sœur aînée, Nicole, se rappelle que les conducteurs de tramway allaient à l’église les dimanches vers les cinq heures du matin :
« J’ai déjà entendu maman l’appeler la ‘‘messe des chauffeurs de taxi’’ parce qu’elle était très tôt et que certains hommes finissaient de travailler et que d’autres commençaient tôt. Il fallait être à jeun pour communier, et que ces hommes-là aient la foi pour se lever tôt, aller à la messe sans déjeuner, puis aller travailler un dimanche. »

Crédit photo: Michel Beaulieu (archives personnelles)
Enfin, une dernière photo de groupe, des années 1950, illustre une sortie sociale. Debout, à gauche, Aimé est accompagné de deux compagnons de travail, qui portent aussi un macaron. S’ajoutent un ami et Alyre, le frère d’Aimé, à droite, qui porte des bottes à lacets hautes.
Ces photos conservées par mon cousin, Michel Beaulieu, en plus de raviver des émotions agréables, réveillent ces mots d’enfant prononcés par ma cousine :
« Elle l’aimait donc ben, grand-maman, pour l’appeler tout l’temps ‘‘aimé’’ ».
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[1] Quebec Railway, Light, Heat & Power Ltd, devenue Quebec Power (aujourd’hui Hydro-Québec)
[2] Article du journal Le Soleil du 28 février 1944, page 3
[3] Société d’histoire d’autobus du Québec
[4] Article et vidéo de Radio-Canada du 27 avril 2018