Cidre Intrus, situé dans le parc industriel Saint-Malo, prévoit mettre en marché ses premiers produits en mars prochain. La nouvelle entreprise souhaite miser sur les cidres naturels et sans additifs.
Du cidre fabriqué dans Saint-Sauveur
Cidre Intrus, situé dans le parc industriel Saint-Malo, prévoit mettre en marché ses premiers produits en mars prochain. La nouvelle entreprise souhaite miser sur les cidres naturels et sans additifs.
Pierre-Edouard Perron, Simon Rooney, Charles Lapointe et Gabriel Boutin sont les instigateurs de ce projet de cidrerie né en pleine pandémie. Pour certains, il serait complètement fou de lancer une nouvelle entreprise dans de telles circonstances. Pour d’autres, comme M. Boutin, il s’agissait d’une période idéale.
« Le timing était super. Pierre-Edouard (Perron) et moi travaillions dans le domaine de la restauration. Nous étions en congé depuis mars. Nous avons pu nous y consacrer nos énergies à temps plein », dit M. Boutin en entrevue téléphonique, le 22 décembre.
La crise a donc fait en sorte que les quatre jeunes hommes d’affaires ont pu lancer leur projet « plus tôt que prévu ».
Les deux avaient déjà fabriqué du cidre artisanal et l’idée de mettre sur pied une cidrerie germait dans leurs têtes depuis quelques années. Le projet a toutefois vu le jour de manière formelle en mai dernier. La production a quant à elle débuté en septembre.
Quant aux deux autres partenaires, Simon Rooney possède de l’expérience en logistique tandis que Charles Lapointe est avocat, un atout pour l’entreprise. « Ça nous permet de ne travailler que sur le cidre », lance Gabriel Boutin, alors que Me Lapointe s’occupe entre autres des enjeux juridiques ou administratifs de la jeune pousse.
Produits naturels
L’entreprise souhaite fabriquer des cidres sans additifs ni sucres ajoutés, le plus « simplement » et « le plus naturellement possible », dit M. Boutin.
Chaque cuvée sera différente en ce qui a trait aux saveurs et aux propriétés des produits. Par exemple, le goût du cidre peut varier en fonction des pommes utilisées et des effets des éléments sur celles-ci.
Cidre Intrus ne possède pas de vergers. Les entrepreneurs se procurent leurs fruits chez des producteurs maraîchers.
Leurs pommes proviennent de la Ferme Raynald Drouin, à l’Île d’Orléans. On y achète notamment celles qui possèdent de légers défauts ou encore celles qui seraient vendues à des chasseurs qui se servent du fruit pour appâter les chevreuils.
Les fruits autres que les pommes proviennent aussi de l’Île d’Orléans tandis que les canneberges sont achetées à « des amis », à l’extérieur de la région de Québec, explique M. Boutin.
Production et distribution
Les locaux de la cidrerie Intrus sont situés sur la rue Vincent-Massey, dans le parc industriel Saint-Malo. Ils sont voisins de la brasserie Noctem.
Avant d’être distribués, les cidres doivent d’abord passer par une période de fermentation et de « prise de mousse en bouteille », explique Gabriel Boutin.
Deux produits seront mis en marché en mars 2021. D’autres suivront à l’été. Les adeptes pourront déguster des cidres de pomme et des « cocktails de cidre ». On appelle cette variété « cocktail » en raison de la réglementation puisqu’on ajoute d’autres fruits aux pommes, rassure M. Boutin. Il ne s’agit pas, par exemple, de cocktails prêts-à-boire auxquels on aurait ajouté des sodas ou autres ingrédients à du cidre. « Pour nous, c’est du cidre », dit-il au sujet de cette catégorie.
En 2021, Cidre Intrus prévoit fabriquer de 10 000 à 12 000 bouteilles. Celles-ci ne seront pas disponibles dans les SAQ. Pour y être distribué, « ça prend un bon volume de ventes », soutient M. Boutin. Les produits seront donc offerts dans les restaurants et dépanneurs spécialisés « le long du Saint-Laurent », soit Québec, Trois-Rivières, l’Estrie, Montréal et Laval.
Engouement
Gabriel Boutin remarque une belle solidarité parmi les producteurs de cidre au Québec. Il cite en exemple Émile Robert, de la Cidrerie Somnambule, à Saint-Henri. Ce dernier a agi comme mentor auprès de l’équipe d’Intrus.
Depuis quelques années, le cidre connaît une nouvelle popularité dans la province. Pour M. Boutin, cette boisson représente bien le Québec. Elle allie un savoir-faire à un fruit bien de chez nous.
« On est très très loin des cidres des années 1970-80, très sucrés. Les gens en donnaient une bouteille en cadeau, mais personne n’en buvait. Ça restait donc des années sur les tablettes », conclut-il avec humour.
Les premières cuvées de Cidre Intrus seront disponibles au printemps. Il est toutefois déjà possible de se procurer des vêtements à l’effigie de l’entreprise sur son site web.
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