Le Pantoum, énigmatique complexe musical camouflé au détour des rues bordant le quartier Saint Sauveur, reprend du service après une saison de jachère, où les coups de marteau ont remplacé les applaudissements du public.

Il suffit de pousser la porte du troisième étage, qui abrite notamment la salle de spectacles du Pantoum, pour être immédiatement subjugué. Des murs ont disparu, alors que d’autres sont apparus pour créer locaux de pratique, scène de répétition, ainsi qu’un vaste espace de représentation à géométrie variable permettant une plus grande flexibilité aux artistes qui s’y succéderont. C’est une transformation extrême que l’équipe a opérée sur les locaux. Une opération nécessaire qui trottait dans la tête de Jean-Étienne Collin-Marcoux et de Jean-Michel Letendre-Veilleux depuis un bon moment.
« Ça fait longtemps qu’on cite des problèmes récurrents par rapport à nos installations, relativement à la circulation dans les espaces et à la configuration qui n’étaient pas pratiques pour la fonction des locaux », expliquent les cofondateurs du lieu mythique.
Si le Pantoum a démarré ses opérations essentiellement autour de la diffusion de spectacles, cet aspect occupe maintenant seulement une fraction de ses activités. Les locaux de pratique sont loués par de nombreux groupes de la bouillonnante scène locale, alors que le studio roule constamment, amenant des revenus plus stables à une équipe ayant longtemps opéré bénévolement.

À ce titre, aucune subvention n’a financé les nombreux travaux effectués depuis août dernier, qui ont été payés entièrement de la poche de ces deux musiciens. Également passés maîtres dans l’art du DIY (do it yourself, ou « fais-le toi-même »), Jean-Michel et Jean-Étienne se sont chargés eux-mêmes des travaux de rénovations, généreusement aidés par leur entourage.
Un renouvellement des vœux
L’espace remis à neuf du Pantoum pourra accueillir le même nombre de spectateurs que l’ancienne configuration. Cependant, ils auront accès à une expérience de meilleure qualité, malgré que les changements apportés gravitent essentiellement autour de l’amélioration des services offerts aux artistes. « C’est le but de la place, ici. On agit comme une sorte de réseau qui vient promouvoir des artistes qui n’auraient pas l’occasion de passer ailleurs », indique Jean-Michel.
Questionné sur l’importance que prendra la diffusion de spectacles au cours des prochaines années, Jean-Étienne réaffirme :
« On n'a pas le désir ni l’intention de rentrer en compétition avec les autres salles de spectacles de Québec. C’est pas ça notre mandat. Ici, c’est du développement artistique et de la diffusion de nouvelle musique. On est là pour les artistes et pour les gens qui veulent découvrir de la musique. »
Les curieux et avides de découvertes pourront d’ailleurs recommencer à fréquenter leur espace préféré au cours des prochaines semaines, même si l’essentiel de la programmation hivernale reste encore à annoncer. Chose certaine, si les projets inspirants n’ont pas fini d’émerger derrière la porte quasi anonyme du Pantoum, les artistes doivent une fière chandelle à cette petite équipe qui n’a pas peur de se retrousser les manches.
À venir au Pantoum
- 18 au 20 janvier : FestiBam
- 25 janvier : Lancement EP Dans Brume
- 26 janvier : Lancement album Simon Kearney