Agrile du frêne : Québec devra abattre 1000 frênes

Entraînant des ravages importants depuis 2017 à Québec, l’agrile du frêne a progressé à une vitesse fulgurante, tant et si bien qu’à part part Val-Bélair, Lac-Saint-Charles et Notre-Dame-des-Laurentides, les 32 autres quartiers de la ville sont touchés.

Agrile du frêne : Québec devra abattre 1000 frênes | 5 septembre 2019 | Article par Véronique Demers

Crédit photo: Véronique Demers

Entraînant des ravages importants depuis 2017 à Québec, l’agrile du frêne a progressé à une vitesse fulgurante, tant et si bien qu’à part part Val-Bélair, Lac-Saint-Charles et Notre-Dame-des-Laurentides, les 32 autres quartiers de la ville sont touchés.

L’infestation de l’insecte est à un stade épidémique dans les quartiers Saint-Sauveur, Saint-Sacrement, Saint-Roch, Montcalm, Saint-Jean-Baptiste, Vieux-Québec–Cap-Blanc–Colline parlementaire, ainsi que Cap-Rouge. Face à cette épidémie, la Ville de Québec devra abattre 1000 frênes le long des rues ou dans les parcs d’ici la fin de 2019, et possiblement 1000 autres de plus en boisés, cet automne ou au printemps 2020.

« L’objectif est de couper les frênes infestés ou susceptibles d’être infestés. […] C’est comme une collision au ralenti. Nous allons agir de manière à atterrir le mieux possible. Mais ça aura des conséquences sur notre canopée », a souligné Suzanne Verreault, membre de l’exécutif responsable de l’environnement, en conférence de presse au parc Roger-Lemelin.

En ce sens, la Ville de Québec prévoit accélérer le rythme de plantation d’arbres – une diversité d’essences – pour remplacer la perte des frênes abattus.

Jérôme Picard, conseiller en environnement à la Ville de Québec et Suzanne Verreault, conseillère municipale responsable de l’environnement au comité exécutif.
Crédit photo: Véronique Demers

Une des difficultés que pose l’agrile du frêne est qu’il a peu ou pas de prédateur. « Il est très difficile à détecter aussi. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin », illustre Jérôme Picard, conseiller en environnement, division foresterie urbaine et horticulture à la Ville de Québec.

Outre les pièges installés stratégiquement dans les quartiers de Québec, de nouveaux moyens de contrôle de l’insecte sont aussi envisagés (champignon bovaria bassiana et guêpe parasitaire/tetrasticus), mais ceux-ci sont encore au stade expérimental.

Les proprios mis à contribution

Bien que les propriétaires de terrains comprenant des frênes ne soient pas obligés de les abattre, la Ville de Québec leur demande de porter une attention particulière aux signes de fragilisation de leurs arbres, comme des feuilles mortes (alors que ce n’est pas la saison), des branches mortes, des sillons sur l’écorce, etc.

« Les propriétaires seront obligés de demander un permis d’abattage, pour mieux calculer, mais compte tenu de la situation, ce permis leur sera délivré gratuitement. Quant à ceux qui veulent traiter leurs frênes au biopesticide TreeAzin, ils pourront bénéficier du tarif préférentiel qu’a obtenu la ville », détaille Mme Verreault.

Revalorisation

Le frêne est une essence de bois dur. Les arbres touchés par l’agrile du frêne pourront être transformés et revalorisés, par exemple, en mobilier sur des places éphémères, ou encore envoyé dans les écoles d’ébénisterie. Le reste des arbres prendra possiblement le chemin d’AIM et de Matrec.

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Bien que la Ville de Québec prévoie la mettre en place deux ans d’affilée (au lieu d’une année sur deux en alternance) compte tenu des secteurs épidémiques, la lutte à l’agrile du frêne en est une de longue haleine. « La Ville de Québec se donne 15 ans pour reprendre le contrôle », conclut Mme Verreault.

Les frênes en bref à Québec

  • Population totale : environ 210 000
  • Dans les boisés municipaux ou privés : 173 000
  • Sur les propriétés privées : 26 000

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