Saint-Sauveur s’habille : Myco Anna

Mine de rien, il y a dans Saint-Sauveur des boutiques, des ateliers de designers et d’autres entreprises associées au vêtement et à la mode. La série « Saint-Sauveur s’habille » explore cette facette du quartier, en longeant la rue Saint-Vallier Ouest jusque chez Myco Anna.

Saint-Sauveur s’habille : Myco Anna | 6 mars 2018 | Article par Ann-Sophie Harvey

Crédit photo: Myco Anna

Mine de rien, il y a dans Saint-Sauveur des boutiques, des ateliers de designers et d’autres entreprises associées au vêtement et à la mode. La série « Saint-Sauveur s’habille » explore cette facette du quartier, en longeant la rue Saint-Vallier Ouest jusque chez Myco Anna.

Fondée en 1995, installée  à Saint-Sauveur en 2000, la griffe Myco Anna fait un peu « partie des meubles » dans le quartier. Deux décennies plus tard, la propriétaire, présidente et directrice au design, Christiane Garant, a toujours le vent dans les voiles et les idées bouillonnantes pour de multiples projets.

Christiane Garant, propriétaire, présidente, directrice au design chez Myco Anna.
Crédit photo: Myco Anna

L’éthique d’avant-garde

Précurseure dans la mode locale québécoise, Myco Anna a été une pionnière du patchwork recyclé. C’est ce qui a fait connaître la marque et l’a distinguée parmi les grands importateurs européens dans les boutiques indépendantes. Dans l’agencement des matières et des couleurs, dans la tombée des coupes et la qualité des tissus, Christiane Garant et son équipe d’une quinzaine d’employés visent la perfection.

Atelier de Myco Anna sur la rue Saint-Vallier Ouest.
Crédit photo: Ann-Sophie Harvey

Un des défis de la marque, c’est de satisfaire à la fois les clientes qui veulent encore du patchwork et celles qui veulent maintenant autre chose – ce qui « est normal », dit la directrice de production. Après 22 ans d’opération, utiliser des tissus 100% recyclés tout en créant du nouveau est plus complexe. Ainsi, aujourd’hui, les valeurs éthiques de la griffe Myco Anna se concentrent davantage sur la production locale.

« On vise le zéro déchet. Le recyclage  fait encore partie des valeurs et de l’éthique, mais ne prend plus toute la place », explique la présidente.

Le renouvellement a aussi pris la forme, en 2014, de la création d’articles de déco pour la maison Makabane. Cette collection répond aux principes de la consommation responsable.

En somme, pour Mme Garant, la mission est de rester authentique, d’exceller dans la création de patchwork, mais aussi d’être capable d’évoluer en offrant qualité, confort, originalité.

Myco Anna à l’international

Myco Anna – Collection  printemps/été 2018 Tunique Lotus
Crédit photo: Chrystian Paquet

Christiane Garant mise sur le patchwork pour faire connaître Myco Anna mondialement. Les Asiatiques et les Européennes en raffolent toujours autant sur le marché touristique, raconte-t-elle, alors qu’il y a une saturation au Québec. De nouveaux représentants ont été engagés dans l’ouest canadien et aux États-Unis, car Mme Garant souhaite développer ces marchés avec ce produit signature.

Myco Anna a déjà eu des points de vente outremer. Craignant de se disperser, de ne pas faire les choses aussi bien qu’elle le souhaitait, Christiane Garant y a renoncé. Alors que le gouvernement canadien parle beaucoup du nouvel accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG), elle ne ferme pas la porte à récidiver.

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Une seconde vie

Depuis novembre, le seconde main occupe l’équipe de la maison-mère. La griffe a fait appel aux clientes afin qu’elles rapportent leurs vêtements Myco Anna qu’elles ne portent plus. En échange, les clientes reçoivent une carte-cadeau.

« C’est la preuve que nos créations passent les années, sont indémodables et que c’est de la qualité », affirme la présidente de la marque.

Comme la tendance est aux boutiques vintage et aux friperies, Christiane Garant y voit aussi une ouverture pour une nouvelle clientèle.

L’avenir du web

Myco Anna commence maintenant à utiliser Etsy, site de vente en ligne et d’économie de partage, pour écouler ses nombreux tissus accumulés dans l’atelier. « Après 20 ans, j’ai un Fabricville ici », rigole la propriétaire. La boutique Etsy offre des pièces qui attirent la clientèle anglophone et américaine vers la boutique en ligne. La matière première y sera aussi offerte incessamment.

Pour Christiane Garant, le web est un marché et un monde de possibilités incroyables. C’est grâce à la boutique en ligne que se fait « naturellement la plus grosse croissance» pour la compagnie, affirme la présidente.

Sur mesure

Nadia Vézina et sa robe de mariée faite sur mesure par Myco Anna, avec des voiles de mariée recyclés.
Crédit photo: Myco Anna

Depuis le printemps dernier, Myco Anna offre les confections sur mesure. Des robes de bal aux robes de mariée, les contrats sont variés.« On adore ça! On va chercher une nouvelle clientèle plus jeune qui ne s’identifie peut-être pas présentement avec Myco Anna », lance Christiane Garant. Ce créneau et la confection d’uniformes, actuellement uniquement pour les employés des hôtels Alt, sont des projets que la marque veut développer davantage.

Après 22 ans, le modèle d’affaires unique de Myco Anna prouve qu’on peut tout réussir quand on y met, en plus de la créativité et de l’inspiration, du cœur et de la passion.

Myco Anna
615, rue Saint-Vallier Ouest
418 522-2270

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