La série « Saint-Sauveur dans les années 1960 » revisite le passé du quartier à travers des images d’archives de diverses sources.
Prise le 6 février 1961, la photo à la une est tirée d’un négatif représentant le pont Parent, qui fait suite à l’avenue Parent (description des Archives de la Ville de Québec).
La scène revisitée ci-bas date du 21 mars 2018. Dans un précédent article la semaine dernière, notre collègue Véronique Demers a évoqué l’origine du toponyme du pont et de l’avenue, renommée Simon-Napoléon-Parent en l’honneur du « maire des grands travaux », élu en 1894.
Porte d’entrée du parc Victoria
L’ancien pont Parent fut un témoin important de la présence de la Saint-Charles. À son niveau, la rivière a longtemps délimité le sud du parc Victoria, un des héritages du maire Parent.
Dans le cadre d’un vaste programme d’urbanisme mené dans les années 1950, la Ville de Québec a éliminé une boucle de la rivière. Réjean Lemoine a rédigé pour Québec Urbain une série d’articles sur ce sujet. Pour sa part, sur son blogue des Archives de la Ville de Québec, Justine Fraser résume les travaux effectués et leur impact sur le parcours de la Saint-Charles :
En 1957, des changements sont apportés dans ce secteur de la Basse-Ville et le méandre de la rivière est alors asséché puis remblayé, entraînant la démolition du pont Parent. Les nouveaux terrains résultant de l’assèchement du méandre ont servi à construire des équipements récréatifs et l’autoroute Laurentienne.
Un secteur de la ville métamorphosé
Le montage qui suit compare deux vues aériennes du secteur : 1948 et 2016. La première est tirée de la mosaïque d’orthophotographies de 1948, produite par le Centre Géo/Stat de l’Université Laval.

Sur la capture Google Maps à droite, le point (1) indique le site de l’ancien pont Parent. Au début des années 1970, le pont a été démoli pour faire place au prolongement, en direction est, de l’avenue Simon-Napoléon-Parent. Réaménagé à la même époque, le parc Victoria empiète aussi le parcours du méandre disparu à la fin des années 1950.
Le boulevard Laurentien (Autoroute 973) emprunte depuis les années 1960 la section remblayée de la Saint-Charles. L’ancien pont Victoria enjambait la rivière approximativement au niveau de l’actuelle passerelle, tout près de la Rock City Tobacco, devenue l’usine de tabac Rothmans (2).
Plus au nord, à la limite de Limoilou et dans le secteur qu’on identifie comme la Pointe-aux-Lièvres, le pont Drouin (3) a fait place à un nouveau en 1973. Ce pont dit « à bascule » était localisé tout près de l’entrepôt Paquet, lequel a fait place dans les années 1970 au Village de l’Anse. Non loin s’élèvent depuis peu les premiers immeubles de l’écoquartier de la Pointe-aux-Lièvres, à l’instar des Écopropriétés Habitus (4), un peu à l’ouest de l’ancien incinérateur qui a été démoli en 1975.
Le stade municipal (5) occupe toujours une partie du parc, après avoir été sauvé de la démolition dans les années 1990 et réaménagé dans la dernière année en tant que Stade Canac.
Archives de la Ville de Québec
À l’exemple de la photo en vedette, les images archivées de la Ville de Québec sont disponibles en ligne. On peut en faire la diffusion sans licence et sans frais en utilisant les vignettes estampées au logo de la Ville et en citant correctement les sources.
Voir le billet précédent de la série : Vous souvenez-vous de l’épicerie Gosselin ?