L’Émeute de 1918 de nouveau commémorée

Une dizaine de mordus d’histoire ont participé dimanche à la traditionnelle Minute de silence et au dépôt d’une gerbe de fleurs au monument Québec, Printemps 1918 à l’entrée Est du quartier Saint-Sauveur.

Organisée par l’historien David Rajotte, cette activité a eu lieu sur le scène d’une tragédie marquante de notre histoire en présence de Gaston Brosseau, président de la Société nationale des Québécois de la Capitale (SNQC) dans les années 70 à 90.

Rappel du drame du 1er avril 1918

Archives Le SoleilLes Cinq jours qui ébranlèrent Québec durant la semaine de Pâques 1918 sont racontés avec moult détails par Jean-Simon Gagné dans son article du Soleil d’où est tirée la photo ci-contre. Vue comme une trahison, la conscription a engendré dès l’été 1917 une série de manifestations qui ont culminé vers l’émeute mortelle à Québec. Posée près du monument, une plaque commémorative résume le déroulement du drame :

[…] Le 1er avril, tout se gâte lorsque les autorités militaires donnent l’ordre aux 1200 soldats anglophones amenés expressément de l’Ontario et de l’Ouest canadien de disperser à la baïonnette, les gens rassemblés au centre-ville. Les cavaliers chargent la foule. Celle-ci, rassemblée à l’angle des rues Saint-Vallier Ouest, Saint-Joseph Ouest et Bagot, réagit en lançant des pierres aux soldats. Après avoir lu, en anglais, l’ordre de dispersion, les soldats mitraille la foule, tuant quatre personnes et en blessant soixante-dix autres […] »

Des non-manifestants

« Québec-Printemps 1918 »Fort en verbe, fier porteur du drapeau fleurdelisé, M. Brosseau a tenu à apporter un « élément important de précision » à l’article du Soleil pour mieux comprendre le sens de cette commémoration qui remonte à 1975 :

On souligne avant tout la mémoire de quatre citoyens de Saint-Sauveur qui n’avaient rien à voir avec la manifestation, et qui se sont fait tuer. […] Cette activité a été initiée par l’ex-député André Gaulin. J’y suis depuis les tout débuts; je suis maintenant un membre honoraire ! », a ajouté avec humour le coloré personnage qui affiche fièrement ses 86 ans.

Rappelons que le monument Québec, Printemps 1918 a été inauguré le 4 septembre 1998 en présence du maire Jean-Paul L’Allier. Cette oeuvre est le fruit d’une collaboration avec l’artiste Aline Martineau et l’entreprise funéraire Delisle Monuments, une institution du quartier.« L’an prochain, ce sera le 100e anniversaire, et nous souhaitons qu’il soit particulièrement souligné », nous a confié enfin François Roy, autre participant érudit se qualifiant avant tout de « citoyen ordinaire qui veut maintenir une certaine tradition ».

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