Écrire à Saint-Sauveur : rencontre avec Charles Quimper

Écrire à Saint-Sauveur : rencontre avec Charles Quimper | 6 juillet 2017 | Article par Christian Girard

Crédit photo : Christian Girard

Charles Quimper a publié cette année son premier roman, Marée montante, aux Éditions Alto de Québec. L’auteur habite le quartier Saint-Sauveur depuis quelques années déjà et j’ai voulu en savoir un peu plus long sur sa relation à son milieu de vie, et la place qu’occupe ce dernier dans son travail d’écriture.

Charles Quimper ne m’est pas inconnu. Nous nous connaissons depuis plus d’une décennie, avons été collègues et nous voyons à l’occasion. C’est un ami. Et son roman ne m’a pas laissé indifférent.

Il faut dire que si l’objet ne pèse pas lourd (72 pages), son contenu a su faire chavirer bien des lecteurs. Une lame de fond chargée d’émotions traverse tout le livre en nous entraînant sur les océans de tristesse et de folie que parcourt un homme à la suite d’un drame insoutenable : la perte d’un enfant. Une catastrophe qui hante en imagination tout parent; un moment d’inattention, et tout l’amour du monde qui s’évanouit en un clignement d’œil. Le tout est porté par une écriture qui puise habilement dans les remous d’une tendresse empêtrée dans les filets d’un insondable vertige face à l’irréparable.

Avec les métaphores aquatiques dont regorge ce roman, on est en droit de se demander si ce dernier entretient un lien quelconque avec le quartier qui l’a vu naître. Selon ce que j’en connais, Saint-Sauveur n’a rien d’une cité portuaire où le poisson se vend à la criée, même si la rivière Saint-Charles, l’été, peut inspirer quelques rêveries balnéaires ou donner envie d’y taquiner le goujon.

Pourtant, c’est bien le logement de Charles Quimper, situé sur le boulevard Charest, qui a été le point d’ancrage de Marée montante. L’auteur affirme sans hésitation que son quartier fait partie de son imaginaire, même s’il ne cherche pas à le nommer ou à le rendre identifiable pour le lecteur. Le quartier agit comme un état d’esprit en parfaite adéquation avec son univers. « C’est un quartier normal, avec des gens normaux et qui vivent des situations normales », renchérit respectueusement l’auteur, considérant cette « normalité » à hauteur humaine et pleine d’authenticité, à mille lieux d’un pittoresque de m’as-tu-vu.

Charles Quimper, qui a grandi en banlieue, à Sainte-Foy, ne s’imagine pas vivre ailleurs qu’ici, dans le quartier Saint-Sauveur. Sans vouloir signer une saga familiale ou historique dédiée à ce dernier, le romancier y puise une certaine inspiration qui habite discrètement ses projets d’écriture à l’horizon. Qui sait, votre coin de rue, ou encore votre silhouette, apparaîtront-ils dans son prochain roman ? Pour le savoir, il vous restera à le lire. En attendant, vous pouvez toujours vous plonger dans les eaux troubles de Marée montante, un premier roman touchant qui a bénéficié d’une couverture médiatique plus que favorable.

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