
Un sursis d'un an : tel est le souhait formulé par l'architecte et professeur agrégé de l'École d'architecture de l'Université Laval Jacques Plante ce matin, lors du dévoilement par le Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) du concept et de l'orientation du programme pour une Maison de la culture à l'ancien Centre Durocher.
Sur les planches à dessin de l'École d'architecture
Avec une quinzaine d'étudiants à la maîtrise en architecture, Jacques Plante se propose en janvier de travailler sur le projet de Maison de la culture, en vue de produire non seulement des plans, mais des rendus 3D qui permettraient une véritable « visite virtuelle ».Leurs propositions, comme le concept architectural d'ensemble et les orientations de programmation dévoilées ce matin, découleraient des besoins et idées exprimés par les citoyens ces deux dernières années, notamment lors de la consultation tenue par le Conseil de quartier de Saint-Sauveur en juin 2015.Jacques Plante n'est pas un résident du quartier mais en fréquente les commerces régulièrement. Il a pris l'initiative de contacter le CCCQSS, après avoir lu dans Le Soleil la lettre de Michael Parrish. A priori, le bâtiment de l'ancien Centre Durocher, robuste et sans lézardes, lui semble suffisamment en bon état pour permettre conservation, restauration et aménagements envisagés.
Vue d'ensemble
La Maison de la culture projetée par le CCCQSS et illustrée dans les vues d'ensemble de Virginie Bernier, étudiante en architecture, comprend une salle polyvalente sur 2 niveaux; une bibliothèque ouverte sur le parc Durocher; des salles multifonctionnelles pour la création, la diffusion et l'animation; deux salles d'exposition; un CPE avec aire de jeux. On retrouve aussi dans le parc des étals et terrasses amovibles pour accueillir en été le marché Saint-Sauveur.Sa programmation en ferait un lieu accessible et participatif pour la découverte et la création artistiques, où se tiendraient événements, spectacles, projections, expositions. Elle inclurait un volet axé sur la persévérance et la réussite scolaires et sur la mise en valeur des rapports intergénérationnels.Le tout est en continuité avec une première esquisse de décembre 2015, qui s'accompagnait d'un estimé global de coûts d'environ 13 M $, basé sur le comparable récent du Centre d’art Diane-Dufresne, à Repentigny. Questionné sur l'ordre de grandeur des coûts, Jacques Plante n'a pas voulu s'avancer. Des citoyens ont pour leur part fait valoir que la bibliothèque de Saint-Roch aura droit à des travaux de 40 M $, alors que Saint-Sauveur en est toujours dépourvu.Incidemment, à la conférence de presse pour la bibliothèque Gabrielle-Roy mardi, la vice-présidente au comité exécutif responsable de la culture, du patrimoine et de l’aménagement du territoire Julie Lemieux a évoqué un possible point de services à l'ancien Centre Durocher et des discussions en cours avec Action-Habitation. Au début décembre 2015, elle avait signifié en séance du conseil municipal qu'une étude de besoins pourrait être effectuée en vue d'une éventuelle offre satellite de la bibliothèque dans Saint-Sauveur. Le CCCQSS ignore pour le moment où en est cette étude, dit son animateur Éric Martin.
Un nombre record d'appuis
L'idée d'une bibliothèque dans Saint-Sauveur n'est pas nouvelle : il en était déjà question dans les ententes entre les Oblats et la Ville de Québec concernant l'ancien Centre Durocher. Il y a également plusieurs années que des citoyens et organismes déplorent le manque de lieux de création et de diffusion culturelles dans le quartier. L'importance des infrastructures et services communautaires et culturels publics dans la lutte à la pauvreté, pour la persévérance et la réussite scolaires, la santé et le développement social est fort bien démontrée, a rappelé ce matin Antoine Baby, sociologue et professeur émérite de la Faculté des sciences de l'éducation Université Laval. La Maison de la culture, qui répondrait à ces besoins et préserverait la vocation du « coeur du quartier », est le projet qui a obtenu le plus grand nombre d'appuis dans toute l'histoire du CCCQSS, nous a-t-on dit. Ce comité existe depuis 1966.