Préoccupations citoyennes… pour un quartier à échelle humaine
OPINION DES LECTEURS | Au nom d’un groupe de cosignataires résidents du quartier, Édith Vallières, citoyenne de Saint-Sauveur et mère de deux enfants, a transmis à Monsaintsauveur.com, pour publication, la lettre ci-après. Cette lettre, adressée à la conseillère du district Saint-Roch–Saint-Sauveur Chantal Gilbert, concerne le projet des Appartements St-Joseph dont notre collaborateur Jean Cazes rendait compte dans son reportage « Chantier » paru hier.
« Nous sommes un groupe de citoyens, dont plusieurs familles, habitant à proximité du nouveau projet des Appartements St-Joseph du promoteur Gparadis sis entre les rues Franklin, Saint-Sauveur et Châteauguay dans le quartier Saint-Sauveur. Nous vous interpellons afin de vous faire part de nos commentaires. Bien que l’arrivée de nouveaux résidents et du développement d’un terrain laissé à l’abandon soit une bonne nouvelle en soi, nous avons certaines préoccupations.Dans un premier temps, il est déplorable de constater que ce projet laisse si peu de place à de l’espace vert. Sachant que notre quartier est le plus touché par le phénomène des îlots de chaleur, il est surprenant que la ville de Québec ne soit pas plus vigilante face à cet enjeu vis-à-vis les nouveaux projets de développement. Certes, un Plan de verdissement et de lutte contre les îlots de chaleur a été présenté au conseil de quartier Saint-Sauveur en avril 2014. Depuis, la rue Anna a subi un réaménagement rafraîchissant et le projet pilote de piste cyclable sur Montmagny est une bonne initiative. Par ailleurs, au-delà des solutions apportées dans ce plan de verdissement, la Ville devrait aussi être plus sensible aux nouveaux développements. Est-ce qu’un minimum d’espace vert a été prévu au projet des Appartements St-Joseph à part un petit espace à l’extrémité est du terrain ? Des incitatifs à la mise en place de mesures concrètes pour contrer les îlots de chaleur offerts aux promoteurs et aux propriétaires d’immeubles du quartier pourraient faire toute une différence.En second lieu, nous sommes très déçus de voir s’ériger la façade de ces bâtiments sur l’ancien trottoir bordant la rue Châteauguay et Franklin. En plus de perdre un trottoir, nos rues seront plus étroites et davantage de véhicules y circuleront à tous les jours. Il était déjà difficile pour un enfant de circuler à vélo de façon sécuritaire. Sans oublier tous les parents de jeunes enfants qui doivent marcher dans la rue avec la poussette afin d’éviter les poteaux de téléphone ou les poubelles. Avec 79 logements de plus, est-ce que la ville a prévu concevoir un nouvel aménagement afin de favoriser un partage de la rue sécuritaire et respectueux de tous ses usagers ? Dans ce sens, nous vous invitons à consulter le Plan de mobilité durable du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur qui ne semble pas, à ce jour, avoir été pris sérieusement en considération par les autorités. De plus, des aménagements favorables à la réduction de la vitesse, aux piétons et à l’embellissement des abords du parc Roger-Lemelin (par exemple des bacs à fleurs) devraient être faits – les démarches récentes de certains citoyens à ce sujet n’ont donné aucun résultat tangible et nous remarquons que la rue Marie-de-l’Incarnation a été repavée à l’identique, sans amélioration.Troisièmement, le promoteur ne semble toujours pas savoir ce qu’il va faire avec le clocher de l’église déposé depuis plus de trois ans à l’extrémité est du terrain. Il ne faut pas oublier ce vestige historique du quartier Saint-Joseph. Est-ce que vous êtes en mesure de nous informer des intentions du promoteur à ce sujet ?Finalement, le 4 juillet dernier, le conseil d’arrondissement a accepté d’octroyer une subvention de 300 000 $ pour le projet des Appartements St-Joseph. Sous quelles conditions la Ville a décidé de donner des fonds publics à ce promoteur alors même que les programmes de subvention à l’habitation s’adressant aux citoyens ordinaires sont suspendus ?Mme Gilbert, nous sommes un groupe de résidents désirant vivre dans un quartier où nos enfants pourront circuler librement et de façon sécuritaire; où le peu d’espaces naturels sera optimisé; où le développement immobilier se fera de façon respectueuse et s’intégrera au cadre bâti existant. Selon le Cadre de développement social et communautaire, la Ville de Québec priorise, entre autres, dans ses champs d’intervention des environnements favorables aux saines habitudes de vie et la sécurité urbaine. Nous pensons donc que nos préoccupations rejoignent tout-à-fait les priorités de la Ville.Dans l’attente de réponses à nos préoccupations, recevez, Madame Gilbert, nos sincères salutations. »Édith VallièresCitoyenne de Saint-Sauveur préoccupée et mère de deux enfants
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