Après une première consultation tenue par le conseil de quartier en mars 2016, le lien cyclable Montmagny-Courcelette a fait l'objet hier d'une seconde consultation, organisée par la Ville de Québec, à laquelle ont participé quelque 70 personnes.
Montmagny-Courcelette : les « deux bords du chemin »
Après une première consultation tenue par le conseil de quartier en mars 2016, le lien cyclable Montmagny-Courcelette a fait l’objet hier d’une seconde consultation, organisée par la Ville de Québec, à laquelle ont participé quelque 70 personnes.
Le conseiller en planification des transports Jean-François Martel Castonguay et l’ingénieur Minh-Tam Nguyen ont présenté les options et répondu aux questions, avec la conseillère du district Saint-Roch – Saint-Sauveur Chantal Gilbert. Les résidents de la rue visée, que la Ville tenait à entendre, avaient été rejoints entre autres par distribution de cartons de porte en porte. Le déroulement prévoyait un rappel du processus ayant mené au projet : application Mon trajet vélo et résultats, sondage en ligne avec l’Université McGill, ébauche d’une Vision des déplacements à vélo, consultation… Jean-François Martel Castonguay en était là quand une voix dans la salle l’a coupé : « On veut juste savoir si on va pouvoir se stationner des deux bords du chemin. »
Des résidents du secteur, absents de la consultation en mars, avaient réalisé par la suite que l’aménagement des bandes cyclables signifiait un retrait de cases de stationnement d’un côté…
Deux options pour trois tronçons
Distinguant trois segments de l’axe – tronçon nord de Saint-Vallier à Raoul-Jobin, tronçon sud de Charest à Arago, tronçon centre entre les deux – l’équipe de la Ville a présenté pour chacun la largeur de la voie de circulation, le nombre de cases de stationnement et leur taux d’occupation selon les moments de la journée, etc., et deux options d’aménagement.
L’option A implique deux bandes (une dans la même direction que la voie de circulation automobile nord-sud et l’autre, à contresens), et donc le retrait de cases de stationnement, entre le 1er mai et le 31 octobre, pour un confort et une sécurité accrus.
Dans l’option B, intégrant une bande à contresens de la circulation automobile nord-sud et une voie partagée par voitures et vélos, aucune case de stationnement n’est retirée. Par endroits sur l’axe, la chaussée partagée aurait une largeur inférieure à 3 mètres, permettant difficilement une distance sécuritaire d’un mètre entre voiture et vélo.
Des chiffres sur la densité, la vitesse de la circulation, l’occupation des stationnements ont été remises en question par quelques résidents. Certains ont invité la Ville à prendre en compte la circulation et le stationnement sur les rues perpendiculaires, pour un portrait plus juste. À un résident demandant si la Ville avait tiré une leçon du lien cyclable dans Limoilou, Minh-Tam Nguyen a répondu par l’affirmative, ajoutant qu’elle s’assurerait « que l’entrepreneur fasse le marquage comme du monde », selon le plan prévu. Devant la certitude d’un citoyen que la Ville avait déjà choisi l’option A, la conseillère Chantal Gilbert a révélé qu’elle ne se prononcerait pas en faveur de celle-ci, ce qu’elle a, dans son mot de la fin, justifié essentiellement ainsi :
« Si on veut la faire accepter, il faut donner le temps à la cohabitation, il faut avoir un dialogue, un consensus. […] C’est un projet-pilote, peut-être que dans quatre ou cinq ans, on aura un axe complètement cyclable, en travaillant ensemble. »
Un bord et l’autre
Plus d’un tiers des personnes présentes sont passées au micro, parlant beaucoup de la piètre visibilité aux intersections, des panneaux d’arrêts manquants, dont au coin Aqueduc, de l’importance d’assurer la sécurité des cyclistes moins aguerris et des enfants, du besoin de sensibiliser voire de sanctionner davantage cyclistes et automobilistes commettant des infractions.
Bien qu’heureux de l’attractivité des commerces de Saint-Sauveur, certains en ont tiré un constat : devant l’affluence croissante, à défaut de pouvoir élargir les artères du quartier, il faut miser davantage sur le vélo. Pour une partie des cyclistes, l’option A serait la seule concrétisant une vision à long terme et assurant la sécurité de tous. Bon nombre toutefois se sont montrés ouverts à l’option B, même si certains estiment qu’elle convient surtout aux plus aguerris et n’y laisseraient pas circuler leurs enfants. Des représentants de commerces et entreprises qui ont pris la parole, dont ceux de Pomerleau et de la Montagne Dorée, ont plaidé pour l’option B.
Sans prendre position, Étienne Grandmont d’Accès transports viables et Éric Martin du Comité des citoyennes et des citoyens du quartier Saint-Sauveur ont parlé notamment de mesures d’apaisement de la circulation et émis des constats. Le président du conseil de quartier de Saint-Sauveur Sylvain Simoneau a souhaité que la même option soit choisie pour les trois tronçons, afin d’éviter la confusion. Parmi les personnes entendues, des résidents d’autres quartiers circulant à vélo via Saint-Sauveur au quotidien avaient un penchant pour l’option A.
Au contraire des autres voix entendues, quelques opposants au lien cyclable ont fait preuve d’un manque notable de civisme à l’endroit des intervenants municipaux autant que des citoyens prenant la parole. Cette attitude aura donné du poids à une rumeur selon laquelle les travailleurs chargés d’installer les panneaux de signalisation – pour le moment recouverts – sur l’axe Montmagny-Courcelette auraient été accueillis par des réactions hostiles.
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