Centre Durocher : la Ville de Québec doit en faire plus pour Saint-Sauveur

Jeux pour enfants - parc Durocher
Jeux pour enfants – parc Durocher

OPINION DES LECTEURS – Myriam Nickner-Hudon, ethnologue, entrepreneure sociale, artiste et résidente de Saint-Sauveur, a transmis à Monsaintsauveur.com cette lettre d’opinion concernant l’ancien Centre Durocher et le projet de Maison de la culture.

« Je suis résidente du quartier Saint-Sauveur depuis déjà une année et j’adore l’endroit où je vis. Malgré certains éléments problématiques majeurs comme les trottoirs tout croches, les rues remplies de nids-de-poule, le manque de verdure, la pauvreté, la saleté, le vandalisme, la vie est plutôt agréable dans le secteur, car on a accès à toutes sortes de commodités à pied. Ça, la rivière Saint-Charles, les gens qui sont vraiment sympathiques et originaux.En apprivoisant mon quartier, j’ai remarqué le Centre Durocher et son emplacement unique dans la géographie du quartier. Bordé par un parc remplis d’arbres et de plusieurs locaux d’entreprises (le Coin Créatif, Chez Girard, coiffeurs) ou d’organismes (l’Arche), l’endroit est très fréquenté et apprécié par les résidents du quartier pour venir se rafraîchir, socialiser et s’amuser.C’est un lieu vraiment merveilleux et intéressant à visiter tout au long de l’année pour les jeux d’eau, le marché saint-sauveur, les activités culturelles (défilé de Noël, cinéma) ou rassemblements communautaires (Saint-Sauveur en fleurs). En allant passer du temps sur le site et en discutant avec les gens du quartier qui ont connu le bowling et les cinémas au Centre Durocher, on comprend l’attachement de la population au bâtiment en tant que cœur du quartier.Verdissement de la rue AnnaEn dépit de certaines initiatives comme SPOT, le réaménagement de la rue Anna ou le réaménagement prochain de la rue Montmagny pour la rendre plus accessible/sécuritaire pour les cyclistes, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de vie dans le quartier. Le leadership de la Ville de Québec dans le cas du Centre Durocher pourrait contribuer à la diffusion du nouveau dynamisme qui transforme le secteur.Depuis les dernières années, les gens voient le potentiel de Saint-Sauveur pour y vivre et y travailler. De nouveaux ménages s’installent, les gens rénovent leurs logements, les enfants courent partout et font du vélo dans la rue. Plusieurs entrepreneurs visionnaires comme ceux derrière le Pied Bleu, le salon La Chop ou No 1, Ma Station Café, Turbulences, du Coin Créatif, du Griendel, du Kraken Cru et bien d’autres ont pris le risque/la chance de prendre racine ici. Pourtant, cela aurait pu sembler impensable il y a cinq ou dix ans avec la mauvaise réputation qui colle au quartier. En investissant dans le Centre Durocher, la Ville investit dans l’attractivité et le renouvellement économique du quartier par la culture. C’est possible d’innover.Source Magasin LatulippeEn effet, lorsque l’on parcoure à pied Saint-Vallier vers l’Ouest, on remarque qu’après le secteur du parc Durocher, l’environnement commercial laisse à désirer. Il faut atteindre le Latulippe et le Myco Anna avant que l’on retrouve des commerces, des bâtiments ou des locaux accueillants qui attirent les gens de l’extérieur du quartier. Entre dépanneurs, garages, lavoir, tavernes, locaux abandonnés et îlots de chaleur, les gens du quartier espèrent et attendent d’avoir mieux.Dans un quartier aussi densément peuplé, il faut compenser le manque d’espace par des endroits qui permettent aux gens de se rassembler, d’échanger, de respirer ou de se divertir. Dans un contexte d’évolution du quartier, la création de la maison de la culture conserverait une suite logique dans l’histoire, le paysage et la dynamique locale. Faisons du Centre Durocher un pôle de développement économique, social et culturel en favorisant un usage multifonctionnel des lieux.Au point de chute de la bibliothèque, aux espaces de diffusion culturelle et au CPE proposés par le CQSSS, pourquoi ne pas intégrer des espaces pour des bureaux, du coworking, des entreprises ou de petits commerces (boulangerie, comptoir santé…). En plus d’attirer davantage de travailleurs et de nouvelles activités économiques dans le secteur, les loyers amèneraient une source de financement récurrent pour soutenir les activités de la maison de la culture. Pourrait-on considérer ce genre de propositions dans le plan d’affaires du projet ?Qu’attend la Ville de Québec pour mettre le projet en pause et étudier les propositions, les besoins et les idées de ses citoyens ? Trop longtemps, la Ville a négligé ce quartier. Par mesure d’équité, la conversion du Centre Durocher en maison de la culture serait une façon de pallier aux erreurs du passé.Pour le projet de logement social d’Action-Habitation, il reste encore des sites sous-utilisés dans le quartier comme le terrain du garage-ferrailleur sur Saint-Bonaventure coin Saint-Luc, le concessionnaire de voitures usagées coin Carillon, le stationnement de surplus du Latulippe sur la rue Montmartre, etc.Monsieur le Maire, il suffit de venir marcher avec nous entre les poteaux d’Hydro-Québec, les chats et les ruelles pour voir toutes les possibilités qu’offre notre quartier ! »Myriam Nickner-HudonEthnologue, entrepreneure sociale, artiste et fière résidente de Saint-SauveurÀ lire aussi : Un sursis d’un an pour l’ancien Centre Durocher ?

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