Martine fait du compost

Ce matin-là, Martine était avec moi. Elle avait tenu à m’accompagner chez nos voisins Saint-Rockeux, impatiente d’aller prendre sa (première !) marche au soleil de printemps. J’ignore si c’est la candeur de ce bel enfant frisé qui m’ouvrit les yeux sur mon quartier, ou si c’est par un hasard de Jésus que Martine fut là le jour où cette chose apparut, mais en dépassant le Coin de la Patate, tout juste avant d’atteindre le bâtiment tout colorié, nous vîmes une structure de bois, une structure de bois qui d’habitude n’était pas là.

Martine fait du compost | 15 mai 2015 | Article par Andréanne Wahlman

Ce matin-là, Martine était avec moi. Elle avait tenu à m’accompagner chez nos voisins Saint-Rockeux, impatiente d’aller prendre sa (première !) marche au soleil de printemps. J’ignore si c’est la candeur de ce bel enfant frisé qui m’ouvrit les yeux sur mon quartier, ou si c’est par un hasard de Jésus que Martine fut là le jour où cette chose apparut, mais en dépassant le Coin de la Patate, tout juste avant d’atteindre le bâtiment tout colorié, nous vîmes une structure de bois, une structure de bois qui d’habitude n’était pas là.

La structure était en forme de boîte, de coffre, bref, elle semblait contenir quelque chose de précieux et de mystérieux. Les pupilles tout excitées, le cœur menaçant d’exploser, Martine se précipita alors aussitôt vers ce qui lui sembla son nouveau coffre aux trésors, traversant la rue sans regarder, à mon grand désespoir de wannabe mère-de-poupée.

Mais bon. Étant quelque peu curieuse aussi, je la suivis, et, tandis que Martine entreprenait d’escalader sa découverte, je lu la pancarte qui expliquait en quoi ce truc consistait.

Je compris alors qu’il s’agissait d’un compostier.

Un compostier installé là, comme ça.

Martine était un peu déçue. Pas moi.

J’ignore qui a instauré cette boîte à surprises, mais j’aimerais le remercier.

Quelle belle façon de promouvoir et de démocratiser le compostage, de démontrer que le compostage est possible partout, même en milieu urbain.

Quelle belle façon de prouver que par une simple initiative citoyenne, il est possible de s’approprier un espace abandonné afin d’en faire bénéficier toute une communauté.

Publicité

Car non seulement le compost est bon pour l’environnement, on le sait, mais un compostier collectif favorise le lien social de proximité, valorise l’engagement citoyen et sensibilise la population à un comportement éco-responsable.

Ainsi, après avoir immortalisé cette belle découverte, nous traversâmes la frontière, un sourire au cœur, plein de questions en tête. Serait-ce le début d’un mouvement collectif ? Verrons-nous pousser ces boîtes à surprises un peu partout dans la ville, comme ce fut le cas à Lyon ? Est-ce que ce sera bien accueilli, est-ce que cette initiative va perdurer ? Ne serait-ce pas quelque chose de magique que d’avoir une véritable communauté ayant ce compostier comme allié ? D’avoir un sol en meilleure santé, un environnement moins pollué ?

Quoi qu’il en soit, en face du Coin de la Patate, il y a de l’espoir.

Le citoyen n’est pas mort.

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir