Maison de la culture : Louise Sicuro encourage les citoyens
Basé à Montréal, l’organisme Culture pour tous travaille à faire reconnaître les arts et la culture comme dimensions essentielles du développement individuel et collectif. On lui doit notamment les Journées de la culture, qui animent la dernière fin de semaine de septembre dans la province depuis 1997. Vendredi dernier, Monsaintsauveur.com s’est entretenu brièvement avec Louise Sicuro, sa fondatrice et présidente-directrice générale.
Louise Sicuro n’avait pas entendu parler de la démarche du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) avant que Monsaintsauveur.com ne sollicite son avis. Sa réaction spontanée ?
C’est vraiment intéressant de voir que des citoyens se préoccupent de la culture dans leur quartier ! C’est très sain comme mobilisation. On ne peut pas se développer si on n’a pas un socle culturel fort, c’est essentiel dans un milieu de vie. »
Pour celle qui évolue depuis plus de 35 ans dans les milieux culturel et municipal, a participé à la fondation de Culture Montréal, siège aux conseils d’administration du Centre national des Arts et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture, la culture fait partie des services de proximité. Elle constitue un élément majeur pour le développement d’un quartier, d’une ville, et pas uniquement à l’échelon professionnel :
La participation culturelle, ce n’est pas seulement acheter un billet de spectacle. Ça s’exprime aussi par l’observation, la pratique des disciplines artistiques. »
Si elle constate que beaucoup a été fait pour la culture ces 50 ou 60 dernières années, Louise Sicuro estime qu’il y a encore beaucoup à faire. Elle connait bien et salue le travail effectué par la Ville de Québec en la matière.
De Matane à Saint-Sauveur
En constatant la démarche en cours dans Saint-Sauveur, madame Sicuro s’est rappelé celle d’un groupe de Matane vers la fin des années 1990. Un projet de centre culturel incluant une bibliothèque et un lieu d’exposition avait été élaboré, une aide financière du gouvernement provincial était possible. Il fallait toutefois que la Ville investisse également. Le projet avait fait l’objet d’un référendum, la majorité avait voté contre l’investissement municipal. Par la suite, une corporation indépendante avait été créée pour mener le projet. Quelques années plus tard, en 2002, était inauguré le Complexe culturel Joseph-Rouleau, très apprécié depuis, souligne-t-elle :
Aujourd’hui, les gens se demandent comment ils ont fait pour s’en passer avant. Il faut continuer, ne pas se décourager ! »
Dialogues au conseil municipal
Comme s’ils avaient entendu l’encouragement, pas moins de 7 citoyens de Saint-Sauveur, dont le sociologue Antoine Baby, se sont succédé au micro durant la période de questions du public au conseil municipal ce lundi. S’adressant au maire Régis Labeaume, à Julie Lemieux ou à Anne Guérette de Démocratie Québec, ils ont une nouvelle fois exposé les motifs de leur démarche pour la sauvegarde de l’ancien Centre Durocher et pour une Maison de la culture de quartier. Ils ont demandé, surtout, à ce que les citoyens de Saint-Sauveur soient enfin consultés dans ce dossier.Les élus d’Équipe Labeaume ont laissé peu à espérer pour l’ancien Centre Durocher, toutefois ils ont dit partager la préoccupation des citoyens en matière de services culturels de proximité. Bien qu’ils aient martelé que la bibliothèque Gabrielle-Roy de Saint-Roch, après les travaux prévus, répondrait largement à la demande, Julie Lemieux a exprimé l’intention de réaliser une étude de besoins pour une éventuelle offre satellite. Cette offre pourrait par exemple prendre la forme d’un point de services ou d’un service mobile de la bibliothèque Gabrielle-Roy dans Saint-Sauveur.Pour sa part, Anne Guérette s’est prononcée en faveur d’arrêter la machine pour s’assurer d’avoir un projet socialement acceptable.
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