Une saison de champions pour les Aztèques

Quand j’étais au secondaire, j’aurais vendu mon âme pour être dans une équipe de football. Pas des affaires plates où ont fait semblant pour ne pas se faire mal. Non, non, du vrai football avec des casques, des épaulettes pis des plaquages qui fessent. Malheureusement pour moi, dans mon temps, il n’y en avait pas beaucoup des écoles avec du « vrai » football. Ça fait qu’à la place, on jouait aux cartes en fumant des cigarettes.  Dans mon temps, on pouvait faire ça au secondaire.

C’est quand mon plus vieux a commencé le primaire que j’ai appris qu’il y avait du football pour les jeunes de 5e et 6e années dans le quartier Saint-Sauveur. Wow! Du football au primaire! J’ai trouvé ça complètement malade. J’en suis encore jaloux. Bien entendu, mon gars, lui, ça ne l’intéresse pas pantoute. Il ne veut vraiment, mais vraiment rien savoir du football. Ça a l’air que c’est comme ça la vie.

L’équipe de football du quartier, c’est les Aztèques du Patro Laval. L’équipe fait partie de la ligue de la Commission scolaire de la Capitale. Comme les écoles du quartier sont trop petites pour fournir une équipe complète, le Patro Laval regroupe les écoles de Saint-Sauveur (Marguerite-Bourgeoys, Saint-Malo, Sacré-Cœur), de Saint-Roch (des Berges) et de Montcalm (Anne-Hébert). On pourrait penser qu’il y a une sélection de joueurs, mais, en fait, tous ceux et celles qui veulent faire partie de l’équipe sont pris. C’est l’avantage du football, il y a une position pour tout le monde.

La saison dure de mars à début juin avec quatre tournois au calendrier. Même si c’est au primaire, c’est sérieux et structuré. Les jeunes pratiquent après l’école, mais avec une période d’étude obligatoire avant. Si ça niaise trop, la direction de l’école est avisée et les jeunes risquent de se faire chauffer les oreilles le lendemain. Si un joueur manque trop de pratique, pas de tournoi. Pas d’études, pas de football. C’est non négociable et ça marche les fesses serrées.

En plus du suivi scolaire, les entraîneurs en profitent aussi pour former la relève du secondaire. Plusieurs ont eux-mêmes passé par le football au Patro avant de jouer au secondaire et au collégial. Le lien avec le secondaire est bien ancré puisque les Aztèques comptent parmi leur personnel le responsable des sports de l’école Joseph-François-Perreault. Bref, les Aztèques c’est aussi un peu un club-école pour le football au secondaire.

Et ça fonctionne plutôt bien, peut-être même un peu trop. Au point de voir parfois du maraudage de certaines écoles quand vient le temps d’aller au secondaire. Ça commence jeune ces histoires-là. C’est un peu poche pour les entraîneurs, mais ça prouve la qualité du produit.

J’ai assisté au premier tournoi de la saison cette année. Même si je n’ai pas d’enfant dans l’équipe, j’avais une certaine fierté à voir aller « mon » équipe. Des gars et des filles de toutes les origines et de tous les formats, haute-ville et basse-ville confondues. Ils ressemblent à une équipe des ligues majeures avec des joueurs recrutés à l’international. Ils sont vraiment beaux à voir et, en plus, ils sont bons. C’est normal qu’ils fassent des jaloux*.

Bilan de saison : 15 victoires, 2 défaite, 1 nulle et, surtout, champions du jamboree de la Commission scolaire de la Capitale 2014.

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*Se faire traiter de « Ghetto de Saint-Sauveur », c’est un peu insultant pour la qualité de la langue. Saint-Sauveur, c’est n’importe quoi sauf un ghetto et les Aztèques, c’est bien plus que Saint-Sauveur. On se sert d’une carte et d’un dictionnaire S.V.P. avant de dire des bêtises.

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