Saint-Sauveur ou un tout inclus en Jamaïque (3 de 3)
Suite et fin de cette série.Que ce soit dans la France du Moyen Âge ou dans la modernité du quartier Saint-Sauveur, les arts ne l’ont jamais eu facile, mais ceux qui s’y dévouent ont toujours trouvé le moyen de se réinventer au fil des difficultés. Ces embuches deviennent donc des sources d’inspiration et de motivation, ce qui fait que l’art n’a cessé d’évoluer.
Troisième partie : L’agrément ou les bienfaits du voyage
Pourquoi Saint-Sauveur est-il parfait pour un jeune artiste ?
Guillaume : Parce que c’est abordable ! Les quartiers artistiques émergent des endroits dits « plus pauvres ». Ce fut également le cas de Berlin qui aujourd’hui est une ville admirable au point de vue des arts. C’est une capitale culturelle.Jocelyn : Ce n’est pas cher alors il y a plus de gens qui y habitent ; de jeunes entrepreneurs entre autres. À Limoilou par exemple c’est un peu différent. J’ai l’impression que les gens qui s’y installent généralement sont plus établis… c’est surtout des familles et des étudiants.Philippe : C’est vraiment beau Limoilou, la 3e Avenue est très vivante, mais c’est une autre dynamique. Tout comme celle de Saint-Roch est différente, et celle de Saint-Jean-Baptiste, etc. Les gens ne sont pas les mêmes, la façon de vivre aussi. Chaque quartier a vraiment ses spécificités.Jocelyn : Et Saint-Sauveur c’est encore plus stimulant parce que tout est à construire, on part à zéro ! C’est pour ça que les gens qui arrivent ici ont envie de s’impliquer. »
Pourquoi un artiste est-il parfait pour Saint-Sauveur ?
Paul : Pour la même raison qu’on a toujours eu besoin d’artistes : on a l’impression que c’est gris.Guillaume : Parce qu’il y a encore toute la place. Tout est à créer.Jocelyn : Parce que les gens ont besoin d’être bousculés. Si on veut rejoindre les gens, développer un public, il faut que ça bouge, on doit sentir que les gens vont accepter d’être dérangés. À Saint-Sauveur, la population est très hétérogène, contrairement à Limoilou où il y a beaucoup de familles. Créer à Limoilou, c’est possible naturellement, mais différemment qu’ici. Saint-Roch est déjà très actif, Saint-Jean aussi…Guillaume : C’est un quartier qui se peut. Les artistes décident de rester ici : Saint-Roch et Saint-Jean c’est plus souvent de passage… À Saint-Sauveur, tu peux y vivre. Y’a beaucoup d’espace.Philippe : C’est comparable au quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. La vie culturelle explose ces derniers temps dans ce quartier-là. Y’a de plus en plus de festivals et d’événements… pourtant c’est considéré comme un quartier défavorisé.Paul : Même chose dans Saint-Sauveur… c’est un quartier qui ne flash pas… c’est encore vierge alors ici tout se peut !Philippe : Et le milieu artistique est petit. Pour la quantité de comédiens, de musiciens, d’auteurs et d’artistes visuels qu’il y a sur le marcher de la ville de Québec… Les lieux de diffusions sont relativement peu nombreux. Et quand on débute, on n’a pas beaucoup d’argent… »
En terminant, vos souhaits à Saint-Sauveur pour 2014 ?
Guillaume : Que la rue Saint-Vallier devienne une plaque tournante du quartier !Paul : Un changement rapide !Philippe : De l’effervescence ! Un café !Jocelyn : Un lieu de rencontre ! Une salle de spectacle ! »
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