Saint-Sauveur ou un tout inclus en Jamaïque (2 de 3)
Dans la première partie de cette série, j’ai abordé la tentation du voyage vers le lointain Saint-Sauveur… là où les 800-801 n’ont jamais mis le pied. Nous sommes tous fiers d’habiter dans le quartier, nous l’aimons et l’encensons… et tout est à créer. Et c’est un défi que les créateurs acceptent ! J’ai transmis les recommandations des plus aventureux et j’ai eu droit à de poignants témoignages… j’entre maintenant dans le vif du sujet :
Deuxième partie : Le voyage, beau temps mauvais temps
Quel est le défi d’avoir choisi de vivre dans un quartier dépourvu de théâtre et d’activités culturelles ?
Guillaume : Pas dépourvu, non. Le quartier est vivant. Il y a le Pantoum qui gagne en popularité entre autres. L’Union Commerciale aurait été un beau lieu également. C’est dommage que la ville refuse de soutenir les jeunes qui veulent créer des événements dans cette bâtisse-là. Sans soutien et sans subventions, on ne peut rien faire… et ça va tomber dans l’oubli. [NDA voir l’article L’union Commerciale fermera définitivement ses portes]Jocelyn : Moi j’ai décidé de m’établir ici surtout parce que ce n’est pas cher. Mais en effet, l’Union Commerciale sur Saint-Vallier c’était un bel endroit, les gens étaient motivés à lancer quelque chose, mais sans appui…Guillaume : Saint-Sauveur peut aussi donner l’impression d’un quartier un peu hermétique quand on ne le connait pas beaucoup. Des gens y habitent depuis longtemps, certains depuis toujours et depuis des générations, et sont habitués à vivre dans un certain milieu de vie. Et le changement peut parfois être plus lent. C’est dommage parce que ça ne laisse pas beaucoup de place aux jeunes qui ont des projets et qui veulent bouger. Il y a une vitesse variable dans la façon d’évoluer…Jocelyn : Il faudrait trouver une nouvelle approche.Guillaume : Les habituer à prendre part à leur quartier. Et ça commence! Y’a de belles initiatives qui émergent des citoyens. Mais du côté des arts, des projets sont déposés ici et les gens sont retissant à y prendre part alors que si on propose dans Saint-Jean-Baptiste ou dans Saint-Roch, les gens disent oui automatiquement. Il y a pourtant un excellent potentiel de public dans le quartier et y’a de plus en plus de jeunes qui s’en viennent y habiter. Faut simplement réussir à le créer, le public. Une fois qu’on l’aura créé, les initiés convertiront les autres. »
Qu’est-ce qu’il manque dans Saint-Sauveur ?
Tous : Un lieu de rassemblement !Philippe : Un café.Guillaume : Oui, un lieu pour se rencontrer, échanger, connecter… Ça aiderait à la dynamique du quartier. »
À suivre…Dans le prochain et dernier article de la série, nous poursuivrons la discussion autour de la cohabitation des arts et du quartier dans le cœur de ces jeunes artistes, et pourquoi en dépit des difficultés, cette cohabitation est parfaite. Et puisque l’année est encore jeune, ils vous offriront leurs souhaits pour 2014 !
Pour moi, le théâtre est d’abord et avant tout un geste social qui devient, par la suite, artistique et culturel. » [Paul Hébert]
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