Élections 2014 dans Taschereau – Portrait de Catherine Dorion (ON)

Le 7 avril, nous aurons un choix à faire parmi les neuf candidats qui se présentent dans la circonscription de Taschereau. Pour vous aider dans ce choix, Monsaintsauveur.com a soumis un questionnaire à tous les candidats en lice. Prenez note que l’ordre de publication suivra l’ordre de réception des réponses.

Fournissez-nous une courte biographie qui introduira vos réponses en nous décrivant vos liens et vos expériences dans la circonscription de Taschereau.

Catherine Dorion a grandi dans Saint-Jean Baptiste à faire des batailles de roches l’été et à sauter dans la neige du haut du toit des maisons l’hiver. Sa maman lui interdisait d’aller se promener dans le mail Saint-Roch, mais elle y allait pareil parce qu’elle aimait voir du monde bizarre. Aujourd’hui auteure, artiste de scène, politologue et radicalement humaniste, elle est diplômée en art dramatique (Conservatoire de Québec), en relations internationales (UQÀM) et en War Studies (King’s College London).  Elle a travaillé notamment comme assistante à la mise en scène pour Robert Lepage, chroniqueuse au journal Le Carrefour de Québec et comédienne dans plusieurs pièces de théâtre ainsi que dans L’auberge du chien noir. Ses textes ont été publiés dans plusieurs quotidiens, revues et ouvrages collectifs ainsi que dans des revues scientifiques en science politique. Elle est connue entre autres pour le buzz de ses vidéos militants ainsi que ses vidéos de campagne sur Youtube. 

Présentez-nous Taschereau en quelques mots. Qu’aimez vous le plus et le moins dans la circonscription?

Ça sera l’oasis culturelle, artistique, politique (politique de résistance!) et humaniste de la Capitale de notre futur pays – si on finit par clencher la peur dans notre psychologie collective. (« La peur », disait l’un de mes profs au Conservatoire, c’est l’inverse du désir. C’est le désir de ne pas réussir.) C’est un endroit de création unique au Québec, parce que ça se situe au milieu d’une ville qui s’est hissée au top des villes les plus performantes économiquement du Canada et qui abrite des créateurs qui ne sont pas venus simplement pour réussir – ceux-là vont à Montréal – mais parce qu’ils aiment la ville et ont un sentiment d’appartenance envers elle. Ce sont aussi les plus beaux quartiers du Québec, c’est pas compliqué. Ça bouge, ça change, ça se modernise politiquement et les radios de droite se voient de plus en plus concurrencées par des organismes et des mouvements citoyens qui prennent conscience de leur force et se mobilisent contre les projets idiots et pour la création d’un milieu de vie qui soit à l’opposé de celui proposé par la banlieue : communautaire, dans le bon sens du terme. Dans le sens de coopération, de rencontres, d’entraide, de mélanges culturels, de vie en dehors des diktats de la production et de la consommation. (Ça, c’est ce que j’aime).

Ce que j’aime moins : la dévitalisation du Vieux-Québec, la pénurie de commerces de proximité, le manque de financement des organismes communautaires qui font avec 28 000 fois moins de cash la job que le gouvernement ne veut pas faire, la prise de tout ce qui existe sur terre pour transformer ça en condos, les projets d’immeubles de 18 étages, etc. »

Quel est l’enjeu principal dans Taschereau et comment comptez-vous l’aborder?

Le fait qu’elle ne soit pas déjà une capitale internationale. Avec des ambassades, des sièges d’organisations internationales, des beaux diplomates, de la culture à en déborder, de l’art partout, des quartiers qui ont beaucoup d’autonomie dans leurs projets de développement, de la personnalité qui attire non plus seulement des gros autobus de touristes expédiés et expéditifs mais des voyageurs curieux qui s’intéressent aux gens d’ici et à ce qu’ils ont à apporter au monde. »

Quelle est la plus grande idée préconçue véhiculée à propos de votre parti et la réalité sur le sujet?

Y en a deux.1. ON est trop petit, il ne sert à rien (idée péquiste). Même si ON ne risque pas d’élire des députés le 7 avril, encore moins de prendre le pouvoir, chaque vote apporté à ON aide à financer notre parti qui fera avec cet argent le travail que ni le PQ, ni QS ne font : prendre à bras-le-corps l’idée d’indépendance et convaincre des fédéralistes et des indécis. C’est ça que nous faisons entre les élections. Nous sommes nécessaires de ce point de vue-là, parce que pour faire l’indépendance, il ne suffit pas d’avoir un gouvernement souverainiste au pouvoir, ni de faire un référendum : il faut surtout avoir 50% + 1 d’indépendantistes au Québec. Et ça, personne ne travaille concrètement à le faire, sauf nous.

2. ON est un parti de droite qui veut reproduire la coalition d’indépendantistes du PQ qui n’a pas marché (idée solidaire). Non. On veut juste convaincre activement le monde du fait que l’indépendance est nécessaire, payante, positive, progressiste, puisque personne d’autre ne le fait. On a les arguments, on a les faits, on fabrique du matériel de vulgarisation avec ça, on fait des conférences et des assemblées de cuisine et on marque des points dans la tête des gens. Et oui, souvent, on n’a besoin de ne parler ni de gauche ni de droite pour défendre cette idée. C’est tu grave? »

Quels sont vos principaux engagements concernant :

Les organismes communautaires

Un financement à la hauteur des besoins auxquels ils veulent répondre. Une reconnaissance de l’utilité de leur travail, de leur rôle essentiel dans la société, de leur valeur. »

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La diversité culturelle

L’indépendance du Québec, c’est un acte de résistance contre la standardisation globale que le capitalisme veut imposer à tous les peuples, un acte pour la diversité culturelle internationale.

On veut aussi promouvoir activement les cultures et les langues autochtones, pour les mêmes raisons. On pourrait donner des cours de langue autochtone dans les écoles francophones qui vivent près des communautés autochtones afin de briser les préjugés et les tabous entre les communautés.

Un renforcement de l’attrait du français (avec des mesures concrètes, voir notre programme) pour les immigrants afin de générer la meilleure cohésion sociale possible entre les communautés et permettre ainsi une meilleure interpénétration des cultures.

La protection de la minorité culturelle anglophone du Québec et de sa culture unique en Amérique du Nord. »

Le développement immobilier

Protéger et promouvoir activement les coops d’habitation (incluant les logements sociaux qui en font partie) aux dépens de la conversion en condos. Protéger à tout prix le pouvoir démocratique des citoyens des quartiers de Québec en ce qui a trait aux gros projets immobiliers. »

Le développement économique, le transport et la mobilité

L’indépendance du Québec fera épargner au Québec, tous calculs faits, 2 milliards par année (voir « Un gouvernement de trop » de Stéphane Gobeil). En plus, on sauve l’argent qu’on n’est plus obligés d’investir via nos impôts fédéraux dans les sables bitumineux, dans l’industrie automobile en Ontario, dans des avions de guerre, etc. Avec cet argent, grand chantier national : un construit un train rapide – un monorail, technologie québécoise qui résiste à l’hiver – qui relie toutes les villes d’importance du Québec. Résultat : développement économique intense dans les régions du Québec (on peut même vivre à Rimouski et travailler à Québec : l’argent voyage au lieu de s’accumuler toujours aux mêmes endroits!). En plus, le fait que le train prenne de deux à trois fois moins de temps que l’automobile pour arriver à destination en pousse plus d’un à le prendre, ce qui fait que les gens arrivent à pied et que toutes les villes sont ainsi encouragées à développer un centre-ville qui ne soit plus seulement fait pour les automobiles, mais pour les gens à pied, avec des marchés, des cafés à proximité, un réseau de transport public efficace, etc.

On mise aussi sur notre indépendance énergétique : on fait une étude pour savoir quelles filières d’énergie propres on veut développer, lesquelles sont les plus avantageuses pour nous, et on fait des Québécois des experts dans les filières choisies. Ce qui donne aux experts québécois nouvellement formés un avantage comparatif sur tous ces autres pays qui, attendant paresseusement que le pétrole s’épuise avant de se mettre aux énergies propres, auront de plus en plus besoin de l’expertise québécoise. »

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