Bien enracinée dans Saint-Sauveur!

Ma mère, ma fille, moi et nos tomates l’été dernier
J’ai vécu un peu partout à Québec en appartement, depuis l’Université jusqu’à ce que je trouve l’homme de ma vie: Limoilou, Saint-Sacrement, Vieux-Port, Montcalm, Sainte-Foy et Saint-Jean-Baptiste. Habiter Saint-Sauveur, au départ, c’était simplement pour acquérir un duplex pas trop cher au centre-ville pour loger ma mère en haut, et notre famille en bas. Une simple question de coût, car la Haute-Ville, on n’y pensait même pas! Pas très attirée par le quartier, je trouvais cependant ce duplex adorable et j’aimais sa toute petite cour – ma première, enfin! –  celle où mon fils a fait ses premiers pas et où l’on a fait pousser lilas, tomates et bleuetiers.Depuis, à mon conjoint et à moi il nous est aussi poussé des racines profondes dans le quartier et j’y penserais à deux fois avant d’aller vivre ailleurs. Pourquoi? Eh bien parce que je ne suis pas sûre que j’y retrouverais cette communauté tissée serrée, ces parents avec qui j’ai toujours le goût de jaser en allant porter mes enfants à l’école le matin ou encore ce splendide jardin communautaire, le Tournesol, qui me donne des légumes frais à manger tout l’été. Est-ce que j’aurais toutes ces familles sympathiques autour de moi, comme dans mon petit bout de rue, où les enfants se côtoient et se saluent? Est-ce que j’y vivrais cette solidarité qui me permet d’aller prendre un café chez une amie, tout près, et d’y laisser mes enfants pour l’après-midi? Pas sûr! De plus, je peux y vivre pratiquement sans voiture, aller à l’Université en autobus et me rendre à la rivière Saint-Charles à la course.Évidemment, Saint-Sauveur c’est aussi les crottes de chien, la rue des prostitués juste à côté, la pauvreté qui s’étale parfois bien en évidence et qui n’est pas toujours belle à regarder. Des fois aussi, ce sont des enfants à moitié abandonnés qu’on trouve dans les parcs et qu’on a le goût d’adopter. Non, ce n’est pas toujours facile au quotidien, Saint-Sauveur. Et pourtant, il y bat bel et bien le cœur d’une communauté, et c’est pour cette raison que je désire profondément y rester, et en parler par l’intermédiaire de ce blogue.