Portraits d’artistes de Saint-Sauveur : Guillaume D. Cyr

Crédit photo : Guillaume D. Cyr
Si vous ne connaissez pas Guillaume D. Cyr pour le volet artistique de son travail, vous aurez au moins aperçu certaines des photos qu’il a prises pour le journal Voir, pour Jobboom ou pour L’Actualité. Investi tant dans l’aspect professionnel de son art que dans sa recherche artistique, Guillaume D. Cyr, formé en arts visuels et en photographie, pratique de façon continue son métier depuis 2008, et son travail est diffusé dans de nombreux médias et lieux d’exposition. Comme son atelier est dans Saint-Sauveur depuis un peu plus d’un an maintenant, j’ai entrepris de le rencontrer et d’en apprendre davantage sur sa démarche et ses activités. Son studio, un ancien garage métamorphosé en deux espaces de travail (il partage l’immeuble avec le collectif en arts visuels Cooke-Sasseville) est un lieu immense et lumineux, au cœur du quartier.

Pourquoi Saint-Sauveur ?

« C’est un lieu méconnu, mais qui possède de nombreux avantages ». En effet, le photographe y habitait déjà avant d’y avoir ce studio, et c’est volontairement qu’il a choisi de  s’installer à cet endroit. Le prix plus abordable des immeubles lui a permis d’être propriétaire plutôt que locataire, ce qui est non-négligeable. L’emplacement très central de l’immeuble lui permet de se rendre à peu près partout dans la ville en moins de vingt minutes, ce qui est essentiel pour lui, qui doit fréquemment se déplacer ou recevoir des clients sur place.Le volet professionnel de son travail l’amène en effet à capturer des images de personnalités publiques ou politiques, de chefs d’entreprises, d’artistes, etc., de Québec ou d’ailleurs.  Ces contrats sont pour lui extrêmement intéressants, puisqu’ils lui donnent un accès privilégié à ces figures marquantes et l’amènent à mettre à contribution son art dans le traitement de leurs images respectives.Autrement, sa démarche artistique a surtout été axée, ces dernières années, sur les vestiges laissés par l’homme. Guillaume D. Cyr a beaucoup voyagé, à la recherche de ces marques dans des lieux mythiques comme Tchernobyl, Berlin, Hiroshima, la Gaspésie (d’où il est originaire), et plus récemment la Vendée, où il a séjourné dans le cadre d’une résidence d’artiste, et où il exposera cet été. Dans tous ces lieux, le photographe s’est attaché à saisir la matière que l’homme a laissée derrière lui (maisons abandonnées, structures industrielles inutilisées, ruines, etc.). La très belle exposition multidisciplinaire Gaspésie human less (en collaboration avec Yana Ouellet), dont les deux premiers volets exposés à l’Établi présentaient respectivement des images de maisons inhabitées, puis de machinerie ou d’appareils industriels désuets en train de se délabrer lentement, se clôturera bientôt avec un troisième volet, pour lequel le travail devrait débuter vers la fin de l’été. Guillaume D. Cyr et Yana Ouellet ont prévu de travailler davantage le portrait pour cette dernière étape du projet, en captant cette fois les visages de personnes âgées habitant la Gaspésie.Le travail de Guillaume D. Cyr est donc très inspirant, et il fait plaisir de voir que de plus en plus d’artistes établis choisissent d’avoir pignon sur rue dans Saint-Sauveur, et de prendre part au dynamisme du quartier.[ Visitez le site de l’artiste ]

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