Ma première année dans Saint-Sauveur
Le 24 décembre, cela fera un an, une année, 365 dodos que j’habite le quartier Saint-Sauveur. J’y vois l’occasion de faire un bilan sur cette dernière année, grandement enrichie par ma contribution à Monsaintsauveur.com.J’aimerais dire que tout est parfait, que je suis en extase à tout moment. Dommage, je serai honnête.D’abord (et surtout), il y a les gens du quartier. Ces inconnus que je croise dans la rue et qui me lancent poliment un « Bonjour ! ». Ces employés de dépanneurs qui parlent fort et qui ont toujours le mot pour rire. Ces commerçants au visage et aux paroles remplis d’histoire. Ces citoyens serviables, qui tiennent la porte afin d’aider un commerçant à rentrer son stock. Ces voisins âgés qui tiennent une conversation de leurs balcons alors qu’ils sont à des dizaines de mètres de distance, et même parfois d’un côté et de l’autre de la rue. Ces enfants qui m’abordent afin de me montrer leur dernier truc qu’ils ont appris en skateboard. Ces personnes au franc parler incroyable, qu’on les croirait sorties d’un film de Falardeau. Ces passionnés, qui rénovent la façade de leur vieille maison par amour pour elle et qui embellissent notre paysage.Gens du quartier, je vous aime.Habiter Saint-Sauveur, c’est vivre les tonnes d’initiatives qui se sont tenues dans la dernière année : le marché cet été, la création de la SDC, le comité de citoyens sur l’aménagement du quartier… Et les rendez-vous récurrents : Saint-Sauveur en Fête, Saint-Sauveur en fleurs, le marché aux puces de Saint-Sauveur, le cinéma en plein air, etc. Tant d’événements que je ne connaissais pas avant de m’établir ici.Habiter Saint-Sauveur, c’est être près de tout. Faire ses principaux déplacements sans voiture est un luxe et une qualité de vie incomparable : monter sur les plaines pour aller au Festival d’été, profiter des restos de Saint-Vallier, aller magasiner des meubles sur Saint-Joseph, marcher jusqu’à la demeure d’amis résidant à Limoilou.Mais il n’y a pas eu que du positif. Certains événements dans la dernière année m’ont créé un certain malaise et un sentiment d’insécurité. Sentiments, je l’espère, qui s’estomperont avec le temps…
- Toi, vieil homme louche dans l’autobus que je vois à tous les jours. Tu me regardes avec beaucoup trop d’insistance (surtout si je porte une robe) et tu m’as même subtilement prise en photo avec ton cellulaire. J’ai beau t’ignorer, lever les yeux au ciel ou soutenir ton regard douteux qui s’attarde sur moi ou sur d’autres personnes de la gente féminine. Rien n’y fait, tu dévisages constamment. Toi, je ne t’aime pas.
- Toi, jeune homme perturbé qui s’est un jour introduit par effraction sur ma propriété alors que j’y étais. Ton discours décousu et surréel m’a fait comprendre que tu étais au beau milieu d’une psychose ou que des substances hallucinogènes t’affectaient gravement. Merci toutefois d’avoir été assez collaboratif pour quitter les lieux par toi-même. Tu m’as néanmoins fait connaître plusieurs nuits blanches.
C’est pourquoi habiter Saint-Sauveur cette année, ce fut aussi pour moi la volonté de demeurer alerte : alerte au tapage nocturne, se questionner s’il est raisonnable d’aller courir sur le bord de la rivière vers 21h et parfois veiller à éviter les ruelles sombres lorsque je rentre seule le soir.P.S. je ne me considère pas peureuse de nature.J’ai déjà habité (longtemps) à Saint-Augustin-de-Desmaures, un village tranquille de 18 000 habitants. En relativisant les choses, je me dis que les deux événements nommés plus haut auraient aussi pu m’arriver à Saint-Augustin.Bon, c’est ici que ça m’est arrivé… Et alors?Et alors c’est reparti pour un an, une année, 365 dodos…
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