L’avenir du Centre Durocher: vouloir et pouvoir

Centre durocherCe mercredi 23 septembre avait lieu l’assemblée sur l’avenir de l’ancien Centre Durocher organisée par le Comité des citoyennes et des citoyens du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS). Un exercice à visée démocratique, par moments ingrat, qui a réuni une bonne quarantaine de personnes autour d’un enjeu sensible.

Le boycott

À l’entrée du Centre communautaire Édouard-Lavergne se tiennent deux membres du Comité de sauvegarde du Centre Durocher (CSCD) qui avait déposé à la Ville une pétition de 2200 noms et orchestré une manifestation. Elles appellent au boycott de «cette réunion de propagande à des années-lumière de la démocratie», s’étant dissociées du CCCQSS qu’elles croient favorable à la démolition et au projet d’Habitations Durocher. Selon leur tract, Action-Habitation, groupe de ressources techniques à qui appartient désormais l’ancien Centre Durocher, est chapeauté par «la Société d’habitation qui elle-même appartient à la Ville de Québec». Une affirmation qui soulève quelques doutes et réfutations lorsque les deux boycotteuses la répètent haut et fort en se joignant finalement à la rencontre.

Le vouloir…

Deux organisateurs communautaires du Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale assurent l’animation et tiennent le temps. C’est après un survol de l’historique du Centre Durocher depuis sa fondation par les Oblats jusqu’à nos jours et une période de questions d’éclaircissements que débutent les interventions du public. Au fil de celles-ci, force est de constater un consensus de fond, sur le plan de la volonté. Tous ceux qui prennent la parole ont un attachement à l’ancien Centre Durocher, à son patrimoine, à sa salle de quilles, son parc. Tous y voient le cœur du quartier, souhaiteraient le conserver.Beaucoup suggèrent d’autres sites pour les logements sociaux, des compromis qui permettraient de préserver des éléments architecturaux. Des idées d’usage public sont évoquées: maintenir le CPE, le CRDI, le marché public; implanter un centre culturel, une bibliothèque – quelques-uns rappellent que Saint-Sauveur, malgré sa forte population, demeure le seul quartier à en être dépourvu. On craint pour le parc et pour ses arbres, malgré qu’on a entendu dire qu’il serait conservé. Plus que tout, on déplore que les citoyens n’aient guère été informés, n’aient jamais été consultés, n’aient obtenu aucune réponse à la pétition.

Le pouvoir

Les divergences interviennent dans la perception de la situation actuelle et des gains possibles. Pour les uns, comme le vieux routier et vice-président du CCCQSS Michel Desrochers, il faut se rendre à l’évidence : le centre appartient à Action-Habitation, la seule façon de faire changer les choses serait de pouvoir le racheter et le gérer. Restent les plus petits gains encore possibles dans le projet existant, le dialogue avec ses promoteurs, les enjeux prioritaires du CCCQSS. Ils ne ferment pas pour autant la porte à ceux qui choisiraient de mener la bataille.Les autres, dont Lise Beaupré et Line Plamondon du Comité de sauvegarde, croient au pouvoir de la mobilisation pour faire entendre la voix des citoyens, obtenir une action de la Ville de Québec. Certains insistent qu’il est possible de rassembler via les instances municipales et provinciales le financement pour les travaux qui permettraient la sauvegarde du bâtiment. Des doutes, d’ailleurs, sont exprimés quant à l’évaluation des coûts de rénovation et de décontamination ou à l’ampleur du problème d’amiante.Au terme de la rencontre, une membre du Comité de sauvegarde remercie le Comité des citoyennes et des citoyens d’avoir tenu ce qui aura été (à ce jour?) la seule consultation publique sur l’avenir du Centre Durocher. Aucun représentant de la Ville, du Conseil de quartier de Saint-Sauveur ou partisan de la démolition ne s’y sera présenté.

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